Ce lundi 8 avril, le Mexique veut saisir la Cour internationale de Justice (CIJ) suite au raid policier à son ambassade dans la capitale équatorienne, Quito. Les autorités recherchaient l’ancien vice-président Équatorien, Jorge Glas, qui s’y était réfugié.
Ce dimanche 7 avril, la ministre mexicaine des Affaires étrangères, Alicia Barcena, a déclaré que le Mexique allait porter plainte devant la Cour internationale de Justice (CIJ) dès ce lundi, suite à l’incident policier survenu à son ambassade à Quito, la capitale de l’Équateur.
Des tensions crescendo
Ces tensions ont commencé mercredi dernier (3 avril) lorsque le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, a critiqué le déroulement de l’élection présidentielle équatorienne de 2023. Il accuse notamment les autorités équatoriennes d’avoir exploité l’assassinat du candidat de l’opposition, Fernando Villavicencio, le 9 août 2023. Ceci pour favoriser l’élection du libéral Daniel Noboa. Au détriment de la candidate de gauche Luisa González.
Pour rappel, Fernando Villavicencio a été abattu après un rassemblement de campagne à quelques jours de l’élection du 20 août. En réaction, le gouvernement équatorien avait annoncé l’expulsion de l’ambassadrice mexicaine à Quito, Raquel Serur, le lendemain.
Le Mexique avait accordé l’asile à l’ancien vice-président équatorien Jorge Glas, réfugié dans son ambassade depuis le 17 décembre, et visé par un mandat d’arrêt pour corruption présumée. Cette décision a été qualifiée d’« illégale » par Quito, qui a dénoncé une ingérence dans ses affaires intérieures.
Un raid d’envergure
Dans la soirée du 5 avril, des policiers ont fait irruption dans l’ambassade pour arrêter Jorge Glas, marquant une intrusion sans précédent dans une enceinte diplomatique.
Des images publiées dans les médias locaux montrent le chef de la mission diplomatique mexicaine, Roberto Canseco, criant : « C’est un scandale ! » en poursuivant des véhicules partant de son ambassade, suivi d’une altercation au cours de laquelle ce dernier est tombé. Par la suite, apeuré, il a déclaré à une télévision locale, sa crainte pour la vie de Jorge Glas.
Le lendemain, Jorge Glas a été transféré dans une prison de haute sécurité à Guayaquil, selon des sources gouvernementales, après avoir été condamné à six ans de prison en 2017. Il prétend être victime de persécution politique, une allégation que le gouvernement équatorien a niée.
Le Mexique rompt les liens…
Le président mexicain, quant à lui, a dénoncé une « violation flagrante du droit international et de la souveraineté du Mexique », annonçant son intention de porter l’affaire devant la CIJ. En réaction, le pays a rompu ses relations diplomatiques avec l’Équateur, suivi par le Nicaragua. Le personnel diplomatique mexicain a quitté l’Équateur ce dimanche.
L’Amérique du Sud soutient
Plusieurs pays d’Amérique latine et de la Caraïbe ont suivi le mouvement. Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Cuba, Pérou, Uruguay et Venezuela. Tous ont fortement condamné l’Équateur.
Les gouvernements brésiliens et états-uniens, ont condamné cette arrestation comme une violation des normes internationales. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé à la modération. Il demande aussi un règlement pacifique de ces tensions. L’Organisation des États américains (OEA) a exhorté au dialogue pour résoudre l’escalade du conflit.
Par ailleurs, ce Conseil permanent de l’OEA analyse « la violation de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques et sa relation avec la figure de l’asile, ainsi que les blessures subies par le personnel diplomatique mexicain en Équateur », dans un communiqué. À ce sujet, une réunion aura lieu ce mercredi 10 avril à Washington, « aux demandes des Missions permanentes de la Colombie et de la Bolivie » est-il toujours possible de lire.
Xiomara Castro, à la présidence temporaire de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (Celac) et présidente du Honduras, demande une réunion d’urgence lundi.
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