Si la France est le premier pays à faire entrer l’avortement dans la Constitution. Qu’en est-il de nos voisins du plateau des Guyanes et de la Caraïbe ?
Depuis le 28 février 2024, l’histoire de la France a pris un tournant avec l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution française.
Mais dans le reste du monde, cet acte est encore largement restreint, voire interdit. Avec l’Afrique, l’Amérique du Sud restreint l’avortement dans de nombreux pays.
Suriname
Le pays interdit l’avortement, et rejette encore toute modification de sa législation.
Guyana
Le pays a libéralisé l’IVG depuis 1995. L’avortement est possible durant les huit premières semaines de grossesse sur demande.
Haïti
Le recours à l’avortement est illégal.
République dominicaine
La Constitution l’interdit. Si dans les années 2000, des tentatives d’élargir le droit à l’avortement ont eu lieu (préserver la santé de la femme, en cas de viol ou de malformation fœtale), celle-ci ont échoué. Les mouvements conservateurs les ayant empêchées.
40 % des femmes dans le monde sont soumises à des lois restrictives.
Cuba
L’avortement est autorisé depuis 1965, de façon « indirecte ». En effet, la Constitution garantie les « droits sexuels et reproductifs des femmes ».
Les femmes y ont notamment recours via la régulation menstruelle. Cela consiste à une évacuation utérine, mais sans confirmation médicale préalable de la grossesse, chez des femmes qui signalent un retard de règles récent. D’après une étude, les chercheurs A.Faúndes et J. Barzelatto en 2011, les femmes considèrent cet acte comme une régulation de leur période et non comme un avortement.
L’Uruguay est le 2e pays d’Amérique du Sud à dépénaliser l’avortement, en 2012. Soit 47 ans après Cuba.
Brésil
Au Brésil, depuis 1940, l’IVG est considérée comme un crime contre la vie humaine. Cela est sévèrement condamné sauf en cas de viol ou de risque pour la mère. En 2012, un arrêté du Tribunal Fédéral détermine que pour la malformation congénitale, il ne s’agit pas d’un crime.
Depuis septembre 2023, le Tribunal suprême brésilien étudie la possibilité de dépénaliser l’avortement jusqu’à la 12ᵉ semaines.
Lois restrictives, avortements illégaux et dangereux
Lorsque l’IVG est limitée, les femmes ont alors recours à des techniques illégales et dangereuses pour elles. Il est difficile pour les autorités sanitaires de recenser précisément les avortements.
Dans les années 1990, une étude a vu le jour via l’Institut Guttmacher. Celle-ci avait pour but de mesurer l’ampleur des recours illégaux dans les pays restreints. De fait, le taux moyen mondial d’avortement dans un contexte illégal soit de 35 pour 1 000 femmes (15-44 ans), chaque année.
Cela équivaut à 56 millions d’avortements par an, soir un pour trois naissances. Parmi eux, mois de la moitié sont dits sécurisés (45 %). C’est-à-dire qu’ils ne respectent pas les bases des recommandations médicales. Dans la Caraïbe et l’Amérique du Sud, le taux d’incidence est particulièrement élevé. Il est respectivement de 59 et 48 % pour 1 000 femmes de 15 à 44 ans.
Plusieurs études
Cependant, une étude de la revue scientifique The Lancet avance une baisse. Entre 2015 et 2019, 121 millions de grossesses non désirées ont été comptabilisées par an. Ce qui correspond à un taux mondial de 64 grossesses non désirées pour 1 000 femmes entre 15 et 49 ans. 73 millions se sont soldées par un avortement (61 %). Le taux mondial d’avortement est donc de 39 pour 1 000 Femmes. Il est important de noter que ces chiffres sont des estimations.
Cette dernière étude démontre que de 1990 à 1994 et de 2015 à 2019, le taux global de grossesses non désirées a décliné, alors que la part de ces grossesses aboutissant à un avortement a augmenté. En somme, le taux moyen d’avortement mondial est presque toujours le même qu’il y a 30 ans.
Le président Emmanuel Macron s’exprime
Ce lundi 4 mars, le Parlement français a officiellement voté l’inscription de l’avortement dans la Constitution. Emmanuel Macron annonce une cérémonie ce vendredi 8 mars, à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme.
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