Une vaste cité a été découverte sous la forêt amazonienne. Elle daterait de 2 500 ans selon les résultats des archéologues.
20 ans. C’est le nombre d’années qu’il a fallu à l’équipe d’archéologie pour terminer ce travail. Alors que la forêt amazonienne est réputée pour être vierge et parfois surnommée « l’enfer vert », il y a 2 500 ans, un réseau urbain s’y serait installé.
Cette découverte se situe dans la vallée d’Upano en Amazonie équatorienne. Ce réseau de villes est antérieur à l’arrivée des Espagnols. Des structures humaines, des routes ou encore des parcelles agricoles ont été identifées. Ainsi, les scientifiques estiment l’époque entre 500 avant J-C et 300 à 600 après J-C.
« L’élément paysager le plus remarquable est le système routier complexe s’étendant sur des dizaines de kilomètres, reliant les différents centres urbains, créant ainsi un réseau à l’échelle régionale », est-il possible de lire dans la revue américaine Science.
Un travail de patience
Ce sont donc 20 années de travail qu’on produit les neufs chercheurs dont Stéphane Rostain fait parti. Le Français a confié au journal Le Parisien : « Quand j’ai commencé à m’intéresser à l’Amazonie, on a essayé de me faire changer de cap pour des régions plus sérieuses, comme le Guatemala, le Mexique… Mais moi, je suis Breton. Je suis têtu. J’ai continué. »
Les archéologues ont découvert cinq grandes zones de construction et une dizaine de zones plus petites, couvrant une superficie d’environ 300 km² autour de la vallée d’Upano. Chacune de ces zones était remplie de nombreuses structures, qu’elles soient résidentielles ou cérémonielles.
Identification des lieux
Ces sites auraient été habités par le peuple Upano durant un millénaire. Les scientifiques ont observé que les lieux d’habitation se regroupent principalement par trois à six unités. Cependant, en 2015, on ne savait pas comment ces endroits étaient connectés.
L’article révolutionnaire publié récemment indique qu’une cartographie créée avec des capteurs lasers a révélé que ces sites font partie d’un vaste réseau de colonies et de routes.
Le peuple Upano était composé d’une population estimée à environ une dizaine de milliers d’habitants.
Selon un co-auteur de l’étude, Antoine Dorison, la population aurait atteint jusqu’à 15 000 ou 30 000 habitants à l’apogée de cette civilisation, une densité comparable à la population estimée de Londres à l’époque romaine.
L’agriculture comme point central
Entre les zones habitées, les chercheurs ont repéré des zones cultivées sous la forme de parcelles reliées à des canaux de drainage, suggérant une expertise agricole avancée chez le peuple Upano.
Les analyses de résidus d’amidon sur des céramiques ont révélé une alimentation à base de maïs, haricots, manioc et patates douces.
L’archéologue José Iriarte souligne également leur habileté artisanale, construisant avec de la boue, faute de pierres. Cependant, des mystères subsistent notamment la raison de la disparition de cette civilisation au VIe siècle.