Ce mardi 19 décembre, l’Assemblée Nationale et le Sénat ont voté pour l’adoption de la loi immigration. Le projet de loi avait pourtant été rejeté le 11 décembre dernier, suite à une motion de rejet déposée par des députés. Après un durcissement du texte opéré par la droite, quelles seront les conséquences pour le territoire guyanais ?
Les députés et sénateurs se sont à nouveau réunis, ce mardi, pour adopter le projet de loi immigration. Un projet qui est poussé par Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer. Cette loi a pour objectif de contrôler les flux migratoires en direction de la France et de faire évoluer l’intégration des immigrés. Voici les applications concrètes pour la Guyane.
Si l’un des deux parents étrangers réside depuis au moins neuf mois sur le territoire, et ce de manière constante, l’enfant né sur le sol guyanais sera naturalisé au moment de sa naissance.
- Chaque Outre-mer devra déterminer la liste des métiers en tension
Pour chaque département d’Outre-mer et Saint-Pierre-et-Miquelon, un comité spécial devra être mis en place pour déterminer les différents emplois en tension qui auront besoin de main-d’œuvre. Le préfet du territoire, ainsi que les acteurs économiques et les élus, composeront ce comité.
- Un allongement du délai de rétention pour vérification d’identité
En Guyane, les forces de l’ordre auront le droit de retenir une personne pendant une durée de 8 heures maximum, afin de vérifier son identité. Avant cette loi, le délai en vigueur était de 4 heures.
- La commission du titre de séjour instituée en Guyane
Une commission du titre de séjour en Guyane est également adoptée. Jusqu’à présent, le territoire en était exclu.
- Un rapport sur la politique migratoire en Outre-mer est attendu par le gouvernement.
Les représentants de la Nupes demandent au gouvernement de fournir un rapport détaillé concernant les modalités d’accueil dans les régions ultramarines. Ce document devra être présenté au Parlement dans un délai de six mois et inclure les ressources technologiques et humaines dédiées à la surveillance des côtes antillaises.
Le député Davy Rimane s’insurge
Davy Rimane, député de Guyane, a tenu à partager son mécontentement sur ce projet de loi, qu’il qualifie de « loi qui criminalise l’immigration et qui déshumanise celui qui n’est pas né au bon endroit, au bon moment, avec la bonne couleur de peau. » Dans un communiqué, il poursuit en ajoutant qu’ « avec cette loi, la France raciste a écrasé la France de la main tendue. Cela va à l’encontre de l’identité fondamentale de la Guyane, terre d’immigration et de multiethnicité. »
« Avec cette loi, la France oublie délibérément ceux qu’elle a un temps déportés, massacrés, esclavagisés. Elle oublie nos ancêtres, elle les relègue au rang de détail de l’Histoire. Car la Guyane et les territoires dits d’outre-mer sont avant tout des vestiges de ce passé d’usurpation. Avec cette loi, la France passe au karcher le sang et la sueur de ceux qui ont contribué à la reconstruire de bas en haut après la Seconde Guerre Mondiale : des étrangers, des immigrés, des exilés. »
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