Matrix Amayota est entrepreneur dans le secteur du BTP à Papaïchton. Il témoigne et décrit les difficultés qu’il rencontre pour faire tourner son entreprise.
Avec l’épisode de sécheresse en cours, le fleuve Maroni est bas. Dans une vidéo relayée sur le réseau social TikTok, la 1ère adjointe au maire de Papaïchton Sergina Telon souligne l’aridité et le dessèchement de cet axe de transport primordial pour les habitants des communes de l’intérieur dans l’Ouest.
Une situation sans égal, qui a des conséquences directes sur la vie économique au sud de la Guyane. Matrix Amayota, entrepreneur dans le BTP à Papaïchton, a dû mettre en stand-by au moins deux de ses chantiers, dont celui de la rénovation des écoles de la commune.
Le chef d’entreprise assure être seul face aux obstacles. « On a l’impression de n’avoir personne vers qui se tourner. C’est compliqué pour nous de parler de tout ça. Aucune initiative n’est prise pour les entrepreneurs. Rien n’est fait pour arranger la situation actuelle. » déplore-t-il.
Des accidents sur le fleuve
Matrix Amayota est bloqué à Cayenne depuis mercredi dernier. Il se rendait sur le littoral pour acheter du matériel et des fournitures destinés à ses chantiers. Il a fait une demande pour revenir à Maripasoula à bord de l’avion affrété par la CTG. En réponse, la collectivité lui a conseillé d’aller jeudi à l’aéroport pour « essayer de trouver une place », selon ses dires.
Outre le transport de passagers, entre Saint-Laurent du Maroni et Papaïchton, le niveau extrêmement bas du fleuve Maroni complique le travail des piroguiers pour l’approvisionnement des communes de l’intérieur. D’après Matrix Amayota, le tarif moyen des pirogues « charters » transportant du matériel entre Saint-Laurent et Papaïchton s’élève désormais à environ 2800 euros, contre 1800 euros en septembre.
Et les risques en refroidissent plus d’un. « Les pirogues ne peuvent plus remonter, énormément de cargaisons ont été perdues » poursuit Matrix Amayota. Selon ce dernier, un restaurateur de Papaïchton a dernièrement fait une croix sur l’intégralité de sa marchandise après un accident de pirogue.
« En tant que petite entreprise, c’est très compliqué pour nous. » conclut le chef d’entreprise.
Aux dernières nouvelles, le dispositif d’affrètement d’urgence d’un avion de la compagnie Chalair pour desservir les communes de l’intérieur est prolongé en novembre. La Collectivité territoriale de Guyane assure qu’elle « mène des discussions avec les principales compagnies susceptibles d’opérer des avions en Guyane, dans un calendrier technique et réglementaire extrêmement serré ».
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