Le vivaneau n’est plus viable commercialement, alerte le comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de Guyane. En cause, une taxe douanière qui refroidit les importateurs, dont dépend l’ensemble du secteur. Une réunion de crise a eu lieu jeudi 5 octobre.
Le comité régional des pêches et des élevages marins de Guyane (CRPMEM) pousse une nouvelle fois un cri d’alarme au sujet d’une taxe douanière imposée sur le vivaneau rouge. Ce produit d’appel pour la Guyane n’est « plus viable commercialement », selon le président du CRPMEM Leonard Raghnauth. En cause, une fiscalité défavorable en Guyane, concrétisée par cette taxe de 15 % sur l’export du vivaneau.
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Jeudi 5 octobre, le CRPMEM s’est entretenu avec des conseillers du secrétaire d’Etat chargé de la mer. Christiane Taubira, ex Garde-des-Sceaux, participait à la réunion. Demande a une nouvelle fois été faite de supprimer cette taxe. La période est propice : la renégociation des contingents tarifaires avec l’Union Européenne court jusqu’au 31 décembre 2023.
Cette taxe, dont l’application a débuté en 2018-2019, freinerait considérablement les ventes. En Guyane 90% des 1500 tonnes de vivaneaux rouges pêchés tous les deux ans sont destinés aux marchés Antillais (80%) et Européens (10%).
800 000 euros de dettes
« Les Antilles se reportent sur le Suriname ou le Guyana où le vivaneau est moins cher. » souligne Leonard Raghnauth. Par voie de conséquence, le poisson est « surstocké » dans les trois principales usines de transformation de la place, Abchée, Cogumer et Delimer. Abchée, qui concentre 23 des licences de pêche accordées en Guyane et Cogumer, 18 licences de pêche, ont été mises en demeure de régler ces taxes douanières dès 2020.
Cogumer, entreprise Guyanaise gérée par Jocelyn Médaille, accumulerait aujourd’hui 800 000 euros de dettes et serait « quasiment en cessation de paiements » selon Leonard Raghnauth.
Au total, Abchée stocke aujourd’hui 150 tonnes de vivaneau, contre 50 tonnes chez Cogumer. Une perte sèche pour le secteur.
Car malgré une augmentation de la flotte avec 70 licences de pêches attribuées en 2023 contre 26 en 2022, la pêche en Guyane connaît une « crise du vivaneau », source de trésorerie. « Cette somme permettait aux usines de transformation d’avoir de la trésorerie pour payer aux petits pêcheurs les poissons blancs, tout le fonctionnement de la filière est menacé », selon Leonard Raghnauht.
Une nouvelle réunion a eu lieu ce vendredi matin au bureau du CRPMEM, sur le port du Larivot. Un rapport de synthèse sera prochainement remis au secrétaire d’Etat chargé de la mer.
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