Depuis 2019, chaque année, la CACL distribue des chèques eau. A quoi servent-ils vraiment ? Sébastien Lubin, chef de service eau potable et assainissement, revient pour Mo News sur les racines de ce dispositif et invite les personnes dans le besoin à se rapprocher des CCAS.
Les chèques eau existent déjà depuis quatre ans…
Depuis 2019 oui. On a le contrat de délégation de service public avec la Société guyanaise des eaux (SGDE) qui a démarré en 2018. Dans ce contrat, on a inscrit un montant de 55 000 euros qui est le montant des chèques eau pour l’ensemble des territoires de la CACL. Ce contrat continue jusqu’en 2028. C’est un parallèle avec les chèques énergie.
Qui peut bénéficier du chèque eau ?
C’est une aide ponctuelle et non récurrente. Quand on a un accident de la vie, une difficulté, etc. C’est une facilité pour pouvoir procéder au paiement de la facture d’eau. Tout le monde peut en bénéficier, en fonction d’un accident, qu’on gagne mal ou bien sa vie, c’est à un moment ponctuel.
On peut toucher ces chèques à plusieurs reprises ?
D’une année sur l’autre, un même foyer ne peut pas bénéficier du dispositif sinon on se retrouve sur un dispositif récurrent où on retrouve les mêmes personnes. Ça peut arriver, mais on limite, car ce n’est pas l’idée principale de ce dispositif.
Si la personne est encore en difficulté, d’autres dispositifs existent hormis les CCAS. Il y a l’exploitant SGDE qui va pouvoir venir apporter des solutions, comme des échéanciers, ou il existe aussi le FSE.
Comment cela se traduit ?
Tous les ans, on distribue au CCAS des communes 55 000 euros. La répartition des chèques eau est en fonction du nombre d’abonnés par commune.
La valeur faciale d’un chèque, c’est 50 euros et en fonction de la situation, de la facture, on peut en donner plusieurs. Et nous avons plafonné à la moitié de la facture pour que tous les gens restent impliqués sur leur consommation d’eau et toucher un maximum de personne.
Tous les chèques doivent être écoulés ?
Pour nous, l’idée est qu’ils soient complètement écoulés. Plus on les distribue tôt, plus les CCAS ont le temps de travailler avec les habitants de leur commune.
Ce sont environ 160 foyers chaque année, c’est peu par rapport aux nombres de foyers sur la CACL ?
Chaque situation est particulière. On va avoir des gens qui ont une facture de 300 euros, d’autres 700 euros. Donc si on plafonne déjà sur le 50 %, ça veut que la moitié sera prise. C’est vraiment au cas par cas. C’est pour ça qu’on se retrouve avec 160 foyers.
Pour nous, ce n’est pas gênant, l’idée est de réellement aider les gens dans le besoin à payer leur facture.
Depuis 2019, on est sûr approximativement le même chiffre, ça varie de 10 à 15 foyers. On ne va pas avoir une variation énorme.
Et ces 160 foyers approximativement démontrent quoi finalement ?
Pour nous, c’est clairement nécessaire. 160 foyers, sur notre contrat, ce n’est pas énorme, mais cela veut dire qu’on prend en compte les gens qui peuvent avoir un accident de la vie. On se dit juste que les 55 000 euros sur l’ensemble des communes ont bien été utilisés, et finalement que ça soit 150, 160 ou 170 foyers, pour nous ça ne fait aucune différence parce qu’on part du principe qu’on a su aider les gens qui se sont rapprochés du CCAS.
Comment sont définis les 55 000 euros et cela est-il suffisant ?
Ils ont été définis dans le cadre de la négociation du contrat de la délégation de service public. Est-ce suffisant ? C’est une question qu’on pose aussi aux CCAS. Aujourd’hui, on arrive à la moitié du contrat, à la période où nous sommes sur la revoyure du contrat, à en discuter. Si ce montant ne s’avère pas suffisant, on verra comment on peut améliorer le dispositif et le renforcer.
Aujourd’hui, il n’y a pas de montant parce qu’on attend aussi les remontées des CCAS sur la consommation. En 2022, nous étions à 99 % de recouvrement. Cela veut dire que nous avons atteint le moment où il faut effectivement se poser la question.