AÉRIEN – Suite à la liquidation d’Air Guyane, la CTG va affréter un avion suisse de 19 places avant la mise en place d’une délégation de service public provisoire de 7 mois, prévue début novembre.
Des pilotes et une partie du personnel au sol d’Air Guyane , liquidée vendredi dernier, se sont entretenus ce mardi 3 octobre avec Chester Léonce, vice-président de la collectivité territoriale (CTG). Au lendemain de leur rencontre avec Franck Louison , l’entrepreneur Guyanais qui promeut la création d’une nouvelle compagnie aérienne Guyanaise, ils réclament le soutien de la CTG au projet de ce dernier. Seulement, « l’appel d’offres est en cours », rappelle Chester Léonce, élu délgué aux transports. Le nom du titulaire de la future délégation de service public (DSP) provisoire, dont la durée de validité est estimée à 7 mois, sera ainsi connu à la « fin du mois d’octobre », si la procédure arrive à son terme, selon l’élu.
Entre-temps, d’après nos informations, la CTG a affrété un seul avion, pour l’heure, d’une compagnie suisse, Zimex aviation . Le Twin Otter, 19 places, arrivera en Guyane demain, mercredi 4 octobre, et pourra desservir dans un premier temps Maripasoula. « C’est le mois de l’urgence, on affrète des places pour nos compatriotes de l’intérieur », souligne Chester Léonce. Dans une interview accordée au média Outremers360, Gabriel Serville a souligné le caractère temporaire de cette première mesure, a posteriori de la liquidation d’Air Guyane. Le président de la CTG venait de s’entretenir avec « différents membres du cabinet de la Première Ministre, du Ministère de l’intérieur, du Transport, ainsi que de l’Elysée », selon nos confrères.
Incertitude
« C’est une première solution à la problématique que nous rencontrons », a-t-il déclaré. Il n’en reste pas moins qu’un avion de 19 places pourra difficilement subvenir aux besoins en termes de transports des communes de l’intérieur, même si d’autres compagnies privées locales, aux capacités plus réduites, peuvent être sollicitées.
Une incertitude de plus pour 78 salariés qui s’estiment laissés sur le carreau. « Les salariés veulent une compagnie Guyanaise digne de ce nom. Une compagnie bâtie par toute personne aimant la Guyane, une compagnie qui pourra desservir les communes de l’intérieur et avoir une visibilité sur le désenclavement de la Guyane. Pendant 21 ans, on a été dirigé par les Antilles, c’est le moment de déployer nos propres ailes. » , souligne Raymond Cazal, pilote d’Air Guyane depuis plus de 10 ans.
Une réunion entre des salariés d’Air Guyane et le vice-président de la CTG en charge des transports a eu lieu ce mardi.
Au cours de la réunion du jour, dans la continuité des annonces faites par le syndicat UTG ce lundi, les salariés ont aussi plaidé pour leur entrée dans l’actionnariat d’une -éventuelle- future compagnie aérienne Guyanaise en charge de la desserte des communes de l’intérieur. « Nous pensons qu’il faut que la CTG s’associe avec les forces financières de la Guyane, donc M. Louison, afin qu’on puisse créer une SEM* pour avoir une compagnie 100% Guyanaise qui va permettre de développer la Guyane. Il faut aussi penser à la transmission du savoir-faire d’Air Guyane qui existe depuis près de 30 ans. » abonde Jeremy Ahossi, responsable de l’élaboration de la DSP à Air Guyane.
* SEM : Société d’économie mixte
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