Ils ont appris la nouvelle, lors d’un rassemblement dans le hall de l’aérogare de Matoury. Les pleurs ont cédé la place à la déception.
L’ambiance est pesante à l’aéroport Félix Eboué, depuis l’annonce de la liquidation judiciaire d’Air Guyane sans reprise d’activité.
Le dernier vol de la compagnie quittera Camopi vers 14 heures ce vendredi, pour rallier Cayenne et ce sera définitivement fini pour ce transporteur aérien qui aura contribué au désenclavement des communes isolées ces vingt dernières années.
De mémoire de guyanais, après le dernier dépôt de bilan d’Air Guyane en 2001, le pont aérien hebdomadaire mis en place par l’Etat avait tout de même duré un an, avant une reprise d’activité « normale » par Air Guyane Express. C’est dire que l’inquiétude est désormais de mise du côté des anciens employés mais surtout pour les habitants concernés.
Serge Varin, pilote d’Air Guyane depuis 26 ans (en haut)
« C’est avec tristesse qu’on a appris cette nouvelle. Ce dysfonctionnement pour les communes enclavées devrait durer un moment. J’ose dire qu’on vient d’apprendre cette nouvelle, on va entrer dans une phase où on va attendre nos lettres de licenciement. C’est la fin d’un chapitre, en espérant que ce ne soit pas la fin du livre »
Jean-Pierre Delvi, délégué syndical UTG
« Nous avons une très grande colère et une grande déception, nous avons des collègues qui ont 40 ans d’ancienneté. Nos élus n’ont pas réagi au bon moment. On ne comprend pas que la CTG ne se soit pas positionnée plus tôt pour soutenir le projet guyanais devant le tribunal de commerce.
On entend des solutions d’urgence pour les habitants, mais on n’entend rien pour les 78 salariés. C’est la première fois que nous vivons cette situation, nous avons connu des plans de redressement et autres plans économiques, mais c’est vraiment une catastrophe pour des pères et des mères de famille qui se retrouvent désormais sur le carreau ».
