Les services de l’Etat, la collectivité territoriale et les maires de Guyane anticipent l’éventuel scénario d’une disparition d’Air Guyane et travaillent main dans la main pour garantir des liaisons aériennes avec les communes de l’intérieur.
Dans la petite salle consacrée à la gestion de crise en préfecture de Guyane, l’anticipation est de mise en ce mercredi 27 septembre. Dans deux jours, le tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre communiquera le nom du repreneur du groupe CAIRE, maison mère d’Air Antilles et Air Guyane, en liquidation judiciaire depuis le 2 août. Quelle offre fera la différence ? Celle, globale, du groupe Cafom, ou celle, restreinte aux Antilles, de la Cipim (holding du groupe Edeis) ?
Une source de stress pour les salariés. 78 d’entre eux sont basés en Guyane. Certains craignent pour leurs emplois, déplorant au passage la mainmise d’Eric Koury, PDG du groupe Caire, dans l’offre du groupe CAFOM. « Nous en appelons aux responsables politiques de Martinique, Guadeloupe et Guyane pour qu’ils adoptent une position ferme et sans ambiguïté sur le dossier CAIRE », explique l’intersyndicale qui regroupe un syndicat de pilotes, de personnels navigants, l’UTG ou encore l’UNSA dans une ultime lettre publiée le 25 septembre.
Des missions en nombre
Un avant-goût d’une situation catastrophique pour les communes enclavées de l’intérieur de la Guyane ? Les services de l’Etat ont réuni un représentant de la CTG, l’ARS, la direction générale de l’aviation civile ou encore le président des maires de Guyane afin de parler continuité territoriale ce mercredi matin. L’objectif était de vérifier les capacités à assurer les « missions minimales », selon le préfet de Guyane Antoine Poussier.
Entre autres, parmi ces dernières, les missions à enjeux de sécurité, celles qui concernent les évacuations sanitaires, le transport sanitaire, le ravitaillement en médicaments ou en alimentation de l’ensemble des communes de l’intérieur… Un chantier. « La CTG envisage des affrètements, les aéronefs de l’Etat pourront être utilisés. Les deux sociétés d’hélicoptère privées pourront être sollicitées pour les évacuations sanitaires et le transport sanitaire. » projette déjà le préfet.
En Guyane, deux entreprises exploitant des hélicoptères sont à même d’effectuer des vols commerciaux : Heli-Cojyp et Hélicoptères de France. Elles pourraient dans un premier temps être sollicitées pour les évacuations et le transport sanitaires. « Cinq à six autres compagnies privées sont positionnées si la décision de justice tend vers une offre qui ne nous plaît pas. » souligne Chester Léonce, 9e vice-président de la collectivité territoriale de Guyane, notamment en charge des transports.
La commune de Saül, coupée du monde en cas d’absence de liaisons aériennes, sera alimentée « tous les quinze jours », selon le président de l’association des maires de Guyane Michel-Ange Jérémie. « Globalement, les choses sont en place » assure ce dernier.
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