Vaga est un jeune artiste rouranais qui se paie, au moyen de ses titres, une place dans le rap game. Six mois après la sortie de son dernier EP, Mind7, il est de retour en Guyane.
Quoi de prévu pour les grandes vacances ?
On est là pour essayer de faire le maximum de projets, le maximum de sons, de clips, d’interviews. On continue de propager le travail un peu partout. Je suis ici pour deux ou trois semaines, pourquoi pas un mois.
Quels sont les retours sur ton dernier projet Mind 7 ?
J’ai eu de bons retours de la part de mes proches, des différentes communautés que je touche. Le projet a atteint un public large, notamment en Algérie et au Maroc.
Des projets en dehors de la musique ?
Je fais des petites missions en intérim, des jobs, des petites formations… Après la première partie de Ninho [le 20 août 2022, pour le Boomjam Birthday], je suis rentré en France hexagonale. Je suis basé vers Angers, mais je bouge pas mal à Paris, Bordeaux…
Tu comptes rester en indé’ ?
Pour l’instant je suis tout seul. Je me débrouille pour financer le studio, les clips, les déplacements. Au début, j’ai travaillé pendant deux ans à Matoury. Après ça, j’ai réussi à financer quelques projets avec les assedics, puis les jobs. On n’en est pas encore à se demander comment faire pour financer trois ou quatre clips par mois. On fait le travail.
Tu as clipé certains des titres de l’EP, comment ça s’est passé ?
Il y a eu Mes mots , puis le clip avec Stone Vybz Business Fixe . Le troisième clip sera peut-être 97 comme paqueta, Kétama / Sinaloa . Avec Stone Vybz, ça s’est fait assez naturellement. Il y a des feelings avec des artistes qui ne s’expliquent pas. On a clipé le son à Paris, juste avant l’été. Les gens ont kiffé et Baloo, entre autres, a validé. On essaie d’éviter de parler des projets pour que ça se fasse à coup sûr, mais dès que j’aurai vraiment la finalité des choses je pourrai annoncer les prochaines nouveautés. J’ai aussi clipé un son avec G-GunZ, ça va faire plaisir au public.
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Quel est ton regard sur la structuration progressive du milieu associatif dans la musique en Guyane ? Des festivals sortent de terre et font parler d’eux, du pain béni pour les artistes locaux ?
Petit à petit. C’est toujours un truc en plus pour nous. Ça permettra toujours à un artiste émergent ou en indé’ qui veut se faire connaître de gagner en points.
A ton niveau, c’est un concours organisé par Baloo qui t’as révélé, tu as toujours des connexions avec sa radio ?
On est toujours resté en contact lui et moi, peut-être qu’on aura des projets communs, des podcasts…
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Des scènes prévues bientôt ?
Il y a la fête de Cayenne à Toulouse en octobre. Normalement, j’y serai. Il y a d’autres villes comme Bordeaux, Montpellier et Lyon qui essaient de rassembler la communauté Guyanaise avec ce type d’évènements. En tout cas, on continue de représenter la Guyane.
Des labels t’ont déjà contacté ? Quels avantages tu tires de l’indépendance ?
Oui, au début. Les premiers qui m’avaient contacté étaient les antillais de Karma Music. Aux Antilles, j’ai toujours été le bienvenu. Après, j’avoue que j’ai toujours gardé ce côté autonome. En France, le peu de propositions que j’ai eu, je ne les ai pas déclinées, mais comme je sais ce que je veux et que je veux défendre ma musique de A à Z, je dirai que les labels ne m’intéressent pas forcément. Après, si on me propose un contrat où il y a un juste milieu, je ne refuserai pas. Pour l’instant, je défends mon bail jusqu’à la fin. Et pourquoi pas créer mon propre label.
Comment qualifies-tu ton écriture ? Est-ce que tu fais partie de la génération du « rap conscient » ?
J’ai envie de dire ça oui. Le truc c’est qu’on est versatile. Je me rends compte que je suis dans le conscientisme. J’étais inspiré par les Mafia K’1 Fry, Kery James, Dry… En vrai, j’ai envie de dire qu’il y a de vrais problèmes dans la société. Je suis dans le réel. A un moment donné, j’ai eu l’impression que je m’étais perdu. Entre mes débuts, où je parlais beaucoup de la nature et maintenant, où je parle de la rue. J’ai commencé avec un truc et je vais essayer de rester là-dessus, sur les messages autour de la Guyane. Même si je fais des aller-retours en France, on va continuer de faire ça.
Comment tu procèdes pour sélectionner les prods ?
J’aime bien stalker les instru’ que je reçois dans mon téléphone. C’est toujours moi qui choisis. Il faut qu’il y ait une synergie, c’est direct. Franchement, tout dépend de la vibe. Mind 7 , c’est pour dire qu’on est focus. Il faut avoir cet état d’esprit-là aujourd’hui. Je travaille, je bosse. Il ne faut jamais arrêter. Il faut rester acharné.
Des nouveaux rappeurs à qui tu veux donner de la force ?
Mon cousin Bilul qui a sorti son EP Hope dernièrement avec quatre titres. Franchement, je vous invite à l’écouter. Il y aussi Glory, Darloup, Silok ou encore Mystick qui sont toujours en place.
Mind7 à écouter ici , ici , ou encore ici .
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