Condamné à 10 ans de réclusion criminelle pour viols, le pasteur de Balata avait formulé une demande de remise en liberté, rejetée ce mardi par la chambre d’instruction.
Marcel Porthos, le pasteur de Balata condamné pour viols à l’âge de 69 ans par la cour criminelle de Guyane, est maintenu en détention au Centre Pénitentiaire de Guyane sur décision de la chambre de l’instruction de la cour d’appel.
En détention depuis le 11 mai
Ses conseils, Me Jérôme Gay, Me Franck Berton et Me Emmannuelle Paire ont déposé une demande de remise en liberté après avoir interjeté appel de la condamnation de la cour criminelle en date du 11 mai. Selon la défense, l’état de santé de Marcel Porthos est « incompatible avec la prison ». Insuffisant pour la chambre de l’instruction, qui a décidé de maintenir Marcel Porthos en prison avant un nouveau procès à la cour d’assises d’appel.
Marié et père de deux enfants, cet ancien cadre EDF a été reconnu coupable de quatre viols, commis entre 2016 et 2018 alors qu’il était à la tête de l’Assemblée du Ministère Croissance et Prospérité, une église évangélique (au statut associatif) créée en 2014 par ses soins.
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« Il habite sur les lieux »
Pour Me Marcault-Derourard, avocat de trois des parties civiles, un père de famille et ses deux filles, les garanties de représentation de Marcel Porthos en cas de placement sous contrôle judiciaire étaient « inexistantes ».
« Il habite sur les lieux de l’Église où se sont passés les évènements en question. Il y habite avec son épouse, mais loge aussi avec la mère de deux des mineurs [parties civiles lors du procès] qui se trouve fortement impliquée dans la vie religieuse, puisqu’elle est devenue présidente de l’association [cette dernière est aussi pasteur]. » a estimé la robe noire.
Au cours de son réquisitoire, le parquet général a de nouveau décrit un « gourou » qui a « une emprise sur les filles » mais aussi sur « les personnes qui entourent l’activité [religieuse] ». « Faire droit à cette demande de remise en liberté aussi peu de temps après l’incarcération c’est estimer qu’il n’y a pas de danger alors qu’il présente un danger. Il est susceptible de commettre de nouveaux faits sur de jeunes enfants et sur des personnes de son entourage. »
« Un mouvement familial »
Selon la défense, les faits ont pris lieu et place dans un autre tableau que celui décrit par les parties civiles. Me Jérôme Gay a ainsi assuré que l’association en question est un « mouvement familial », dans lequel « il y a eu un schisme ». « Ils se sont disputés, mais se considéraient comme de la même famille » a rapporté l’avocat.
Marcel Porthos était déjà connu de la justice. Le 9 juin 2010, il avait écopé d’un an d’emprisonnement avec sursis pour « emploi dissimulé » et « aide à l’entrée irrégulière d’étrangers en France ». Il était à l’époque responsable d’un établissement de nuit Cayennais, le Carolina.
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