Depuis le début du mois, cinq cas de paludisme causés par le parasite Plasmodium falciparum ont été enregistrés à Matoury, marquant les premiers cas dans la commune depuis 2015. Parmi ces cinq patients, deux ont été hospitalisés.
Ils résident dans les environs de PK 10 et PK 11, le long de la RN 2, une zone connue et surveillée en raison de la présence de moustiques vecteurs de la maladie. Cela faisait huit ans qu’aucun cas n’avait été détecté dans la commune de Matoury.
Il s’agit d’un couple et trois autres individus, vivant tous dans des foyers distincts. Les symptômes ont commencé à apparaître entre le 3 et le 19 juin. Ainsi, selon les premières observations, ces contaminations ne sont pas liées, mais semble s’être produites au même moment. Les patients se sont rendus d’eux-mêmes directement à l’hôpital de Cayenne, où l’unité des maladies infectieuses et tropicales (Umit) les a pris en charge. Deux d’entre eux ont été hospitalisés. L’Umit a immédiatement informé Santé publique France ainsi que la cellule de veille et sécurité sanitaire de l’Agence Régionale de Santé (ARS), indique la Lettre Pro de l’ARS.
Le paludisme est la première maladie tropicale au monde.
Une intervention précoce concernant ces premiers cas peut jouer un rôle décisif pour prévenir une épidémie. En cas de symptômes similaires à ceux de la grippe tels que fièvre, maux de tête, courbatures et frissons, accompagnés éventuellement de vomissements, il est important d’envisager un diagnostic de paludisme confirmé par des tests biologiques.
La prévention et le dépistage
Des opérations de démoustication sont en cours et des informations sont fournies aux riverains par la CTG. La semaine prochaine, les personnes vivant dans un rayon de 500 mètres autour des cas confirmés seront invitées à se faire dépister dans des centres de dépistage avancés de la Croix-Rouge française. Aussi, des équipes de la Croix-Rouge française, de l’association Daac et de la mairie de Matoury vont effectuer du porte-à-porte dans les secteurs de PK 10, PK 11 et au village de Sainte-Rose de Lima, afin d’informer la population. Une information plus large a également démarré par voie d’affichage dans les maisons de quartier, les écoles, bientôt en pharmacie et sur les réseaux sociaux de la mairie de Matoury.
Seule la femelle transmet la maladie (paludisme). En effet, cette dernière a besoin de sang pour assurer la maturation de ses œufs.
Après avoir reçu ces signalements, la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) a été informée et a dépêché ses équipes sur place pour mener plusieurs actions. Tout d’abord, des opérations de démoustication ont été réalisées afin de réduire la présence de moustiques vecteurs de la maladie. Ensuite, des investigations sont entreprises pour déterminer si les patients ont contracté le paludisme sur place ou lors de déplacements dans d’autres régions.
Parallèlement, des efforts sont déployés pour informer les résidents de la région sur les mesures à prendre et des pièges ont été installés. Des moustiques anophèles femelles adultes, les seuls vecteurs du paludisme, ont été retrouvés dans et autour de chaque foyer concerné. Étant donné le nombre élevé de cas et le fait qu’ils ne sont pas liés les uns aux autres, d’autres actions seront entreprises à partir de la semaine prochaine.
Une recrudescence ?
Après une période de forte diminution des cas de paludisme, la Guyane connaît une inversion de la tendance au cours des trois derniers mois. L’année dernière, 51 cas de paludisme ont été signalés en Guyane, ce qui représente une baisse de 64 % par rapport à 2021, soit le nombre le plus bas jamais enregistré sur une année. Au cours du premier trimestre de cette année, la situation était relativement calme avec seulement onze cas de paludisme signalés.
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Cependant, le trimestre actuel a vu la tendance s’inverser, avec au moins trente nouveaux cas depuis avril. Ces cas comprennent principalement des cas autochtones de paludisme à Plasmodium vivax à Régina, ainsi que des cas importés de paludisme à Plasmodium falciparum. De plus, depuis le début du mois, on dénombre également cinq cas autochtones de paludisme à Plasmodium falciparum.
Source : Lettre Pro de l’ARS.
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