Un jeune homme de 21 ans suspecté d’être impliqué dans la revente de stupéfiants à Rémire-Montjoly écope de deux ans de prison.
Le 26 mai, vers 23 h 30, des gendarmes du PSIG (peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie) contrôlent une dizaine d’individus à proximité du rond-point dit du Savoureux-gâteau, à Rémire-Montjoly. Un lieu connu pour être un point névralgique du trafic de stupéfiants dans l’Île-de-Cayenne.
Parmi les personnes présentes sur les lieux, un jeune homme de 21 ans a une attitude suspecte. À la vue des gendarmes, il dissimule plusieurs pochons. Au total 6,77 g, contenus dans 7 pochons distincts, sont découverts dans ses poches. Alex D. était également en possession de 800 euros en numéraire. Lors de la perquisition de son domicile, 400 euros supplémentaires ont été saisis.
2 ans ferme requis
Le jeune homme était présenté à l’audience des comparutions immédiates ce mardi 30 mai. Face aux juges, il trifouillait : « quand les gendarmes sont arrivés, ils ont vu qu’on était alcoolisé, j’ai caché l’argent ». À ses dires, la cocaïne saisie était destinée à sa consommation personnelle. Il aurait prévu de consommer au moins « 2 ou 3 grammes » ce soir-là.
Selon le parquet, l’individu avait « récemment bénéficié d’une mesure de faveur » dans le cadre d’une autre affaire de trafic de stupéfiants dans laquelle il serait impliqué.
« Aujourd’hui, en raison de la politique pénale et à cause de l’attitude de M. D., je vais vous demander de prononcer à son encontre une peine de 24 mois d’emprisonnement assortie d’un maintien en détention ainsi que de l’interdiction de paraître au quartier dit du Savoureux-gâteau. » a rétorqué la représentante du ministère public.
« Manque de preuves »
Si les faits sont caractérisés pour le parquet, la défense du jeune homme, représenté par Me Tshefu, estime que des « incertitudes » pèsent sur la « forme de ce dossier ». L’avocat craint que son client n’ait pas été notifié en temps et en heure de la possibilité de bénéficier d’un avocat. Raison pour laquelle il a demandé la nullité de la garde à vue de son client. Une demande rejetée par le tribunal.
Ce n’était pas le seul point qui turlupinait la robe noire. Me Tshefu a insisté, à l’audience, au regard du « manque de preuves » concernant les accusations de « cession ». « Il y a une sorte de présomption de cession qui partirait du fait qu’il était devant un point de deal à Remire ». Il en irait de même pour le chef d’accusation de « blanchiment », qui « résulterait du simple fait qu’il avait de l’argent sur lui », a souligné la robe noire.
Des arguments en partie entendus par les juges, qui décident de relaxer Alex D. pour les faits de « blanchiment » et de le condamner à deux ans d’emprisonnement, dont un an assorti du sursis probatoire pour le surplus. Alex D. devra effectuer la partie ferme de cette peine en prison et s’acquitter d’une obligation de soins et de travail à l’issue. L’argent saisi, 1200 euros en numéraire, est confisqué par la justice.