Trois hommes, poursuivis pour « participation à un groupement après sommation » suite à la manifestation du 10 mars 2023 sur le site de la CEOG, ont comparu mardi 9 mai devant le tribunal judiciaire du Larivot. Renvoyée, l’affaire sera finalement jugée le 23 novembre 2023 à Saint-Laurent du Maroni.
La mobilisation contre l’emplacement du projet de centrale électrique de l’Ouest Guyanais avait été émaillée d’incidents le 10 mars 2023. Une cinquantaine de manifestants s’était rendue sur le site ce jour-là, répondant à l’appel du chef du village Prospérité Roland Sjabère.
Le mouvement de contestation avait alors recensé cinq interpellations dans ses rangs après des échauffourées avec les gendarmes déployés sur les lieux. Trois manifestants avaient été déférés devant le parquet de Cayenne deux jours plus tard à l’issue de leur garde à vue. Une quatrième personne, qui a refusé de signer les documents afférents à la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, a quant à elle été convoquée le 23 novembre 2023 au tribunal de Saint-Laurent, sur décision du procureur.
« On trouve le procureur assez motivé à nous poursuivre »
Hier, mardi 9 mai, les trois manifestants restants répondaient à une convocation devant l’audience des comparutions immédiates du tribunal judiciaire du Larivot, à Matoury, pour « participation à un attroupement après sommation de se disperser ». La « dissimulation volontaire du visage », une circonstance aggravante, a été retenue contre deux des mis en cause. Le plus jeune, âgé de 19 ans, étant également poursuivi pour des faits de « violence sur un militaire de la gendarmerie nationale suivie d’incapacité n’excédant pas huit jours ».
Conformément à la demande de l’avocate de la défense, Me Pialou, l’affaire a été renvoyée le 23 novembre 2023 au tribunal de proximité de Saint-Laurent du Maroni. Les deux dossiers ont été joints, sur décision des juges et contre la volonté du parquet.
« On trouve le procureur assez motivé à nous poursuivre alors qu’il a sur son bureau une plainte pour délit environnemental qui reste soigneusement dans les limbes. Deux poids, deux mesures. » confie Philippe, un des mis en cause, impliqué dans la vie associative, notamment à Maiouri Nature Guyane.
Sous contrôle judiciaire depuis le 12 mars, les manifestants dénoncent « une mesure disproportionnée par rapport aux faits qui ont été commis ». « La participation à une manifestation, c’est complètement autorisé. » tance Benoît.
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