La lycéenne en 1 ère littéraire au lycée Félix-Eboué a marqué les esprits au cours du concours Yana Pépites organisé par le Pôle Ressources de Guyane. Son texte, que nous republions, lui a permis de remporter le 1 er prix dans la catégorie « écriture ».
Derrière la plume de Laury, l’envie de sortir du train-train quotidien au lycée, mais aussi une aisance certaine dans un exercice qui se perd de génération en génération. Âgée de 17 ans, la lycéenne en 1ère littéraire au lycée Félix-Eboué s’est distinguée au cours du concours Yana Pépites du Pôle Ressources de Guyane, qui tenait sa deuxième édition dans le courant du mois d’avril.
Le 24 avril, Laury recevait ainsi le premier prix dans la catégorie « écriture » à l’issue finale de cette compétition artistique qui repère des talents et forme à la professionnalisation dans ce milieu qui regorge de possibilités en Guyane. « Face au jury, j’étais beaucoup moins à l’aise que pendant le stage. J’ai un peu bégayé, j’ai parlé vite, mais pourtant ça leur a plu. » reconnaît-elle.
En guise de premier prix, Laury pourra bénéficier d’un mentorat d’une année assurée par Bérékia Yergeau, femme de théâtre et auteure engagée en Guyane. La juste récompense d’un travail salué par le jury. Laury écrit depuis ses premiers pas à l’école. Elle a réellement commencé à se plonger dans les romans en classe de 3e , et envisage de se tourner vers l’art dramatique à l’issue de ses années lycée. « Pourquoi pas devenir comédienne, voire écrivaine », projette-t-elle.
Sur le plateau de Guyane la 1ère, le 24 avril.
Son texte :
« Elle était assise, là. Les yeux perdus dans les fibres du bois massif qu’était le bureau sombre en face d’elle. Elle attendait.
Le regard absent, l’esprit lointain, les yeux bouffis, les cheveux sales et emmêlés, des larmes sèches sur le visage et la peau entièrement recouverte de crasse, elle attendait.
Cette petite n’avait que onze ans, pourtant, elle était rapidement devenue orpheline. Elle venait d’assister à l’incendie de son immeuble.
Elle avait attrapé la seule main qu’on lui avait tendue et l’avait suivie sans la moindre hésitation. Ces quatre mots qu’il avait prononcés en lui posant sa veste sur ses frêles épaules la laissa perplexe, « Je vais t’aider. »
Elle se trouvait dans un building de luxe. Un cerf majestueux se tenait sur un tableau à sa gauche. Sur sa droite, il y avait ce qui ressemblait à un portrait de famille.
Elle n’avait jamais vu autant de richesse dans une pièce. Même l’odeur y était étrange.
Elle portait un pull noir – appartenant à son frère – un jean bleu plus très propre et une paire de bottine taché de boue séchée. Elle ne ressemblait à rien.
La porte s’ouvrit et, c’était lui, suivi d’une femme tenant un plateau garni dans les mains. Elle devait avoir la vingtaine.
L’employée déposa le plateau sur le bureau sans la regarder avant de repartir comme elle était entrée.
La préadolescente jeta un coup d’œil au plateau et s’empara, en hésitant, d’un croissant au chocolat.
L’inconnu s’approcha de son bureau et s’assit face à la jeune fille.
– Tu sais où on se trouve ? demanda-t-il le premier.
Cette dernière ne savait quoi répondre. Elle se contenta de lever les yeux de son plateau pour les plonger dans les leurs entre quelques mèches brunes.
– Je suis avocat et tout ceci (il balaya des yeux la salle où ils se trouvaient) est mon entreprise. Je vais te tutoyer. Tu me le permets ?
Il marqua une pause. Ses yeux bleus la regardaient, attendant une réaction. Elle fronça des sourcils. Lui, se rapprocha d’elle.
– Est-ce que tu comprends ma langue ? articule t-il.
Elle relâcha les sourcils puis hocha la tête. Le visage du ténébreux se radoucit.
– Bien. Soyons clair, je vais m’assurer que tu ne manques de rien … toutefois, en échange, tu vas travailler pour moi. Est-ce que tu es d’accord ?
– Moui ?
Il prit le temps de l’observer, puis pivota la tête vers la gauche où un grincement se fit entendre. Il ouvrait un tiroir. Il en sorti, aussi naturellement que possible, une Beretta 92 F cal. 9mm.
Mais ce qui attira son attention était les trois cercles croisés et la couronne au centre qui était tatoué sur le dos de la main du bel homme.
Cet homme était froid et imposant, mais la beauté et la fraicheur de son visage étaient sans pareilles.
Ses longs cheveux noirs ondulés lui retombaient sur le visage et sur les épaules.
La jeune fille saisie l’arme. Son père en utilisait un, sa mère aussi, son grand frère, au contraire, n’était au courant de rien.
– Daniel Spencer, reprit-il en lui tendant sa main.
– Melissa Meyers, répondit-elle en l’imitant. »
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