Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l’UNSA, comptait parmi les quelque 400 manifestants contre la réforme des retraites qui ont défilé dans les rues de Cayenne ce lundi 1er mai. À la veille d’une réunion impliquant les représentants de l’intersyndicale nationale à Paris, il assure qu’il « portera la voix des Guyanais pour expliquer qu’ici la réforme des retraites sera encore plus dure ».
Matignon a annoncé son intention de lancer « une invitation » aux syndicats dans les prochains jours. Cela serait synonyme de reprise des discussions ?
Pour l’instant, il n’y a aucune négociation. C’était justement ça le problème de cette réforme. J’ai assisté à toutes les réunions avec le ministère du Travail. On a porté des revendications très précises pour les travailleurs et travailleuses de ce pays. Cette réforme des retraites est injuste, injustifiée, extrêmement punitive. C’est pour cela que, partout en France, on manifeste. Il est important que je puisse porter la parole des Guyanaises et des Guyanais dans l’hexagone pour expliquer qu’ici la réforme des retraites sera encore plus dure, puisqu’il y a moins de travail et plus de précarité. Les retraites sont misérables en bout de chaîne.
L’intersyndicale dit qu’elle ne tournera pas la page, malgré le fait que le Conseil Constitutionnel a « validé » une grande partie du texte le 14 avril. Les syndicats portent tous leurs espoirs sur la deuxième demande de référendum d’initiative populaire visant à limiter l’âge de départ à 62 ans* ?
Demain, mardi 2 mai, il y a une réunion entre l’ensemble des « numéros 1 » des syndicats. Ces derniers décideront des suites de la mobilisation. Une chose est sûre, c’est que maintenant tout sera beaucoup plus cher. Si le gouvernement veut des accords avec les organisations syndicales, il devra y mettre le prix. C’est fini les clopinettes, nous recevoir pour nous dire qu’on n’a pas compris, ce temps est révolu. Maintenant, c’est le temps des salariés. Il va falloir que le gouvernement et les patrons nous entendent et qu’ils passent à la caisse. Cette réforme est tellement dure et injuste que tout sera beaucoup plus cher. C’est comme l’inflation. C’est à eux de trouver les voies et moyens pour remettre en place un dialogue.
Votre impression sur la mobilisation du 1er mai en Guyane. Elle reste mesurée ?
Certes, mais il y a du monde. Tous les syndicats sont représentés. On est le 1er mai, le week-end est long et il fait beau, donc certains ont d’autres choses à faire. Je rappelle que les derniers sondages démontrent que plus de 7 français sur 10 sont toujours contre cette réforme. Le président peut aller à la rencontre des français à portée d’engueulade, comme il le dit, mais les français ne sont pas prêts d’oublier.
*Portée par les sénateurs PS, PCF et écologistes, cette nouvelle demande de référendum d’initiative populaire, visant à limiter l’âge de départ à la retraite à 62 ans, sera examinée ce mercredi 3 mai par le Conseil Constitutionnel.
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