La mairie de Cayenne annonce avoir pris des décisions « sur le plan pénal et administratif » à l’encontre de son directeur des ressources humaines, suspecté d’avoir usé d’une fausse identité, se sachant recherché pour des faits de « banditisme » par la police Haïtienne.
Comment un présumé bandit de « haut-vol » en Haïti a-t-il pu accéder à un poste à responsabilité à la mairie de Cayenne en mai 2022 ? Pourquoi les services concernés ont mis près de dix mois pour se rendre compte de la supercherie ? Réunis en conférence de presse, l’avocat de la ville Jérôme Gay, le 1er adjoint au maire Christian Faubert et le directeur général des services de Cayenne ont tenté de répondre à ces questions ce mercredi 29 mars.
Lundi dernier, « Tivite Dorante », nom figurant sur le CV du directeur des ressources humaines, a été escorté jusqu’à la mairie avant d’être interrogé, notamment par le directeur général des services, Edouard Paruta. Il est suspecté d’avoir utilisé de faux papiers pour se faire embaucher à ce poste à responsabilité.
L’affaire, relayée sur les réseaux sociaux, est digne de la mise en abyme d’une série à succès. Les faits sont pourtant bien ancrés dans la réalité. Le directeur des ressources humaines de la mairie, suspendu depuis le samedi 25 mars, serait un « most wanted » en Haïti, recherché pour « banditisme ».
Récidiviste
« Dès que la ville de Cayenne a eu les informations permettant de faire des investigations et de connaître la vraie nature de M. Dorante au niveau de sa fonction de directeur des ressources humaines […] madame le Maire n’a pas tergiversé et a pris sa décision, en son âme et conscience, en toute humilité et avec beaucoup de sincérité. » déclare Christian Faubert.
Selon Me Jérôme Gay, la mairie de Cayenne a saisi le procureur de la République. Les services de la municipalité ne seraient pas les seuls impactés par l’imposture, puisque le CHOG a déposé une plainte pour des faits similaires en 2019.
« Même s’il reste présumé innocent, des informations ont révélé des carences dans l’exécution de son contrat » souligne l’avocat, présentant l’ex-DRH comme quelqu’un face à qui il est « difficile de se prémunir ».
Casier judiciaire
Le parquet de Cayenne devra déterminer (si ce n’est pas déjà fait) les suites judiciaires à donner. L’homme pourrait être poursuivi pour « faux et usage de faux » ou encore « abus de confiance ». Contacté, le procureur de la République n’a pas décroché le téléphone (comme d’habitude).
Quant aux vérifications nécessaires avant l’embauche du directeur, Christian Faubert reconnaît que la municipalité a « peut-être pêché » sur la confiance accordée au dossier de candidature. Le casier judiciaire du désormais ex-DRH a été reçu « tard, très tard » assure-t-il.
Plus d’informations à suivre.