Peterson B., récidiviste dans les vols avec violences, écope de 2 ans de prison ferme avec mandat de dépôt pour des faits d’extorsion commis à Cayenne. Son mode opératoire était bien rodé.
12 février 2023, un homme dépose plainte pour signaler le vol de son téléphone portable. Quelques heures plus tôt, en sortant du Moonlight, une discothèque Cayennaise, il a reçu une invitation de Peterson B. sur « Grindr », une application de rencontre. Les deux ont convenu d’un rendez-vous nocturne en bordure de la route de Rémire-Montjoly, vers 4 h du matin. Peterson B. déjà sur les lieux, attend la voiture. Une fois le véhicule sur le parking, il monte dans l’habitacle. Les deux hommes ne parviennent pas à trouver un « coin tranquille », en pleine nuit.
Énervé, Peterson B. confisque le téléphone de son conducteur. Il efface la conversation sur l’application de rencontre et commence à vigoureusement réclamer de l’argent. « Si tu veux récupérer ton téléphone, tu me donnes de l’argent. » dit-il. Sous la contrainte, le conducteur finit par retirer 350 euros à un distributeur avant de les donner à Peterson B.. Ce dernier rentrera chez lui avec le téléphone et l’argent.
À la barre de l’audience des comparutions immédiates, ce mardi 28 mars, il déclare : « C’était un samedi, je suis sorti de soirée, il m’a envoyé une demande. Je n’étais pas d’accord pour fricoter. J’avais un autre truc dans ma tête, le voler. »
Récidive
Peterson B. comparaît pour « vols avec violence » et « extorsion par violence ». Une jeune femme s’est aussi constituée partie civile, car elle a été forcée de lui remettre 700 euros après avoir percuté malencontreusement son véhicule, le 17 mars 2023. Peterson B. s’est présenté chez elle, refusant toute attestation en lien avec ce dédommagement « sous le manteau ».
Son passif avec la justice est relativement récent : le 25 juin 2019, il était condamné à 6 mois de travaux d’intérêts généraux pour un vol aggravé par deux circonstances, avant d’être incarcéré pendant un peu moins d’un an pour « trafic de stupéfiants » après une condamnation en date du 19 juin 2020.
Selon Peterson B. une dette envers un commanditaire l’oblige désormais à commettre des faits d’extorsion. De la parole aux actes : il a été condamné à 3 ans d’emprisonnement dont deux assortis d’un sursis probatoire pour des faits de chantage en décembre 2022.
« Manipulateur »
« On a affaire à quelqu’un qui a une grande bonhomie et qui est manipulateur. » dit Me Constant, avocat des parties civiles. « Cette pression qu’il exerce, c’est un visage de M. B. qu’on ne connait pas. » Dans une autre procédure, Peterson B. filmait ses victimes pendant des actes sexuels, réclamant ensuite de l’argent sous menace de diffusion.
Le tribunal a coupé en deux le quantum requis par le ministère public. Peterson B. écope de 24 mois de prison dont six avec un sursis probatoire. Une peine assortie d’un mandat de dépôt à l’audience.
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