Le jeune homme de 22 ans arrêté après une soirée « Tombola » où des femmes étaient à gagner au quartier informel « La Pépinière » (Saint-Laurent du Maroni) a été condamné à trois ans de prison avec maintien en détention pour « proxénétisme aggravé ».
Tout a commencé le 13 janvier 2023 après publication d’un flyer indiquant qu’une soirée se ferait dans un bar clandestin à La Pépinière, un quartier de Saint-Laurent du Maroni. Le bar « Explosion Latina » promettait : « à gagner, une femme ou un pack de bières ». Un teasing qui a suscité un véritable tollé sur les réseaux sociaux.
Les gendarmes se sont rendus sur place pour voir ce qu’il en était, le samedi soir. Le coût du ticket d’entrée était de 5 euros. Le premier « lot » à gagner ? Une relation sexuelle tarifée de 25 minutes avec une des femmes présentes dans le bar.
En interrompant la soirée, les militaires remarquent qu’un jeune homme a payé une somme d’argent pour avoir une relation sexuelle tarifée. Il s’agissait donc d’une maison close, jonchée au beau milieu de ce quartier Saint-Laurentais. Dans chaque chambre, des préservatifs et des stupéfiants sont retrouvés en quantité.
Des auditions sont menées et toutes les filles présentes (une dizaine) lors de la soirée indiquent qu’elles se prostituent, levant toute forme de doute sur les activités qui avaient lieu dans ledit bar. Une jeune fille, parmi les différents témoins auditionnés, indique qu’elle payait un loyer de 200 euros par mois à Carlos Manuel M., seul prévenu dans cette affaire. Elle faisait un chiffre d’affaires de 80 à 150 euros par jour. Les prostitués, des ressortissantes dominicaines, fixaient leur propre tarif et confectionnaient leur planning auprès des tenanciers.
Jugé en comparution immédiate
Après un premier renvoi du dossier, Carlos Manuel M. comparaissait ce mardi au tribunal correctionnel dans le cadre de la procédure accélérée des comparutions immédiates. Il lui est reproché d’avoir tenu à la disposition d’une ou plusieurs personnes des locaux en sachant qu’elles s’y livreraient à la prostitution en étant détenant, gérant ou exploitant du bar.
Neuf des prostituées qui travaillaient dans le bar avaient écopé d’une obligation de quitter le territoire français et étaient présentes à la première audience. Toutefois, aucune d’entre elles ne s’est constituée partie civile.
Ce mardi, après délibéré, le tribunal a condamné Carlos Manuel M. à 3 ans d’emprisonnement ferme pour « proxénétisme aggravé ». Une décision qui suit stricto sensu les réquisitions de la représentante du parquet. Le jeune homme, né le 12 décembre 2000 à Saint-Domingue et installé en Guyane française depuis ses 13 ans a aussi écopé d’une interdiction de gérer une entreprise pendant 5 ans.
« Ce type de dossier méritait mieux. » selon Me Tshefu, à la défense. L’avocat réclamait une instruction pour faire toute la lumière sur l’implication de son client dans cette activité.
Plus d’informations à suivre.
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