Demain, mardi 14 février, les médecins libéraux sont invités à fermer leur cabinet. Alors que les négociations conventionnelles avec l’Assurance Maladie entrent dans le dur, le syndicat des médecins de Guyane annonce qu’il monte également au créneau.
Les médecins libéraux de Guyane sont en colère. Dans un dossier communiqué à la presse, ils rappellent ce lundi 13 février, à la veille d’une journée nationale de mobilisation, leurs principales doléances. Un appel à la fermeture des cabinets devrait être suivi d’effets, comme lors du dernier mouvement de grève en date, dès demain, mardi 14 février.
D’après le syndicat des médecins de Guyane, présidé par le Dr Christian Rohrbacher, notre territoire fait face à une « démographie médicale inversée avec des départs massifs à la retraite » et un recours aux reconversions important vers d’autres modes d’exercices. La médecine libérale s’estime aussi en danger en raison de la « désorganisation du système hospitalier par manque de structuration et de moyens ».
Loi « Rist »
Des doléances usuelles et inscrites dans le temps, mais dernièrement, c’est principalement la proposition de loi « Rist », du nom de la députée Renaissance Stéphanie Rist, qui fâche les médecins. Adoptée en première lecture à l’Assemblée Nationale, son examen au Sénat débute ce mardi. Un texte qui cristallise les tensions : les syndicats y voient un rabaissement de la profession de médecin, notamment parce qu’il permettrait aux infirmiers « en pratique avancée » de prescrire des traitements sans l’aval d’un médecin.
« Si un accès direct devait voir le jour afin d’améliorer l’accès aux soins, cela ne pourrait se concevoir en dehors d’une équipe de soins traitante dont le médecin est le chef d’orchestre et dans le cadre d’un exercice coordonné et protocolisé » conseille le syndicat des médecins libéraux.
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Conditions de travail
De la même façon, la loi prévoit que les sages-femmes puissent aussi elles-mêmes prescrire des arrêts de travail, un dépistage d’infections sexuellement transmissibles (IST) ou encore certains médicaments. Les pharmaciens pourraient quant à eux renouveler des ordonnances expirées concernant les traitements chroniques. Les syndicats traduisent dans cette proposition une « perte de la relation confiance » avec le médecin qui « ne verra plus son patient ».
Distinctes de la proposition de loi, les discussions sur les conditions de travail sont tout autant à l’ordre du jour. Les négociations des médecins libéraux avec l’Assurance Maladie sont concentrées autour d’un point majeur : la demande unanime d’une revalorisation du tarif des consultations, pour un passage réclamé de l’acte de 25 à 50 euros. À ce jour, l’Assurance Maladie a seulement proposé une hausse de 1,50 euro. Le syndicat des médecins de Guyane estime que le tarif de consultation de l’acte n’a que peu progressé, eu égard à l’inflation, qu’il évalue de 31 % en 20 ans.
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