Dimitri Y. a écopé de cinq ans de prison pour une série de violences gratuites. Il a agressé physiquement deux femmes dans la capitale de l’Ouest, pour des prétextes futiles.
L’attitude des prévenus face aux juges joue beaucoup lors des comparutions immédiates, une procédure dite « rapide » de jugement des personnes à l’issue de leur garde à vue. On a pu le voir vendredi 30 décembre, lorsque Dimitri Y. débarquait, dans un état de surexcitation avancée, devant les magistrats. Vêtu du tee-shirt blanc des prisonniers qu’on reconnait grâce à son encolure qui baille souvent, le trentenaire annonce, d’un ton rapide, presque agressif : « mes codétenus m’ont dit qu’on pouvait demander un placement sous bracelet électronique aux juges, faîtes ça ». L’ordre n’est pas passé à l’audience, encore moins le comportement de celui à qui on reproche une salve de violences commise à Saint-Laurent du Maroni à la période du réveillon.
Le 24 décembre, les forces de gendarmerie de Saint-Laurent sont requises pour une intervention dans une poissonnerie. On leur a signalé des violences avec arme sur une femme. Les gendarmes constatent que la dame, allongée au sol, présente des traces de coups au visage et des plaies au niveau du dos. La victime souffre d’un pneumo-thorax en raison des plaies, mais aussi d’un hématome au niveau de sa pommette droite, de deux plaies sur le dos et d’une plaie pulmonaire. La conclusion affligeante d’une agression gratuite qui lui a valu 10 jours d’ITT. Pendant ses auditions, la dame explique qu’elle avait l’impression d’être suivie alors qu’elle se baladait à SLM. Une fois dans le commerce, le « suiveur » l’a frappée. Il a quitté les lieux, avant de revenir avec un tournevis et d’asséner plusieurs coups dans son dos. Elle précise qu’elle ne connaissait pas l’individu et qu’elle se serait fait voler ses boucles d’oreilles.
« La violence, c’est notre quotidien »
Au lendemain, le 25 décembre, les gendarmes sont à nouveau requis pour des faits d’agression avec arme. Ils arrivent au niveau de la route des chutes voltaire et rencontrent un couple indiquant qu’un homme s’est assis à côté d’eux parce qu’il n’aurait pas apprécié un échange de regards. L’individu a frappé la femme et a tenté de lui porter à plusieurs reprises des coups de couteau alors qu’elle était à terre. Avant de prendre la fuite. Deuxième bilan : 3 jours d’ITT pour la victime et une rougeur au niveau de l’œil.
L’auteur des deux faits est reconnu sur une plaque photographique par les victimes avant d’être interpellé au domicile de son père à Rémire-Montjoly. Il revient à Saint-Laurent du Maroni, cette fois pour un passage en garde à vue. Vendredi 30 décembre, face aux juges, Dimitri Y. est dans le déni, la provocation. Il lève les yeux au ciel quand son avocate Me Palcy assure qu’il est « délirant » et « profondément malade ». Le prévenu, fort d’un casier judiciaire bien garni pour vols avec violences et cambriolages, a fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique.
« La violence, c’est quelque chose de quotidien, on vit dans ça tous les jours. » tente-t-il de se justifier. En guise de motif à l’agression dans la poissonnerie, il invoque un différend financier avec la victime, qu’il présente comme une « prostituée ». Pour celle du réveillon, Dimitri Y. parle d’un « regard de travers » et reconnaît la réponse démesurée dont il est l’auteur : « elle m’a poussé avec les doigts, je l’ai giflée ».
Du côté du ministère public, cela ne fait pas de doute : ces deux agressions et les insultes visant un gendarme lors de l’interpellation sont d’une « gravité considérable ». « Les propos de Monsieur ne sont pas du tout à la hauteur des faits qu’on lui reproche. » confirme la substitut du procureur de la République. Si pour Me Palcy « cet homme relève plus de l’hospitalisation sous contrainte », le tribunal a relevé la récidive et a condamné Dimitri Y. à 5 années d’emprisonnement dont 4 fermes.
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