Le 5 décembre 2021, un Airbus A350-900 exploité par Air Caraïbes pour un vol Paris-Cayenne rencontrait une forte zone de turbulences au cours de la descente. L’incident avait fait 3 blessés dont un grave au sein du personnel de cabine. Dans un ultime rapport, le bureau d’enquêtes et d’analyses de l’aviation écarte toute responsabilité de l’équipage et revient sur le déroulé des faits.
L’équipage avait décollé à 13 h 24 de l’aéroport Paris-Orly, pour un vol Air Caraïbes à destination de l’aéroport Felix-Eboué, vendredi 5 décembre. À bord de l’avion : 142 passagers et onze membres d’équipage.
« Lors de la préparation des vols et du briefing, il a été noté par l’équipage la prévision d’orages, de Cumulus bourgeonnant (TCu) et de Cumulonimbus (Cb) à l’arrivée à Cayenne. » souligne le bureau d’enquêtes et d’Analyses pour la sécurité de l’aviation civile.
À 21 h 25, à quelques minutes de l’atterrissage et à une altitude d’environ 2134 mètres, l‘avion a rencontré « une brève zone de turbulences » rapporte le BEA. Pourtant, les pilotes expliquent que la visibilité était bonne et que l’avion était en dehors d’une couche nuageuse traversée juste avant. L’avion n’était pas non plus au bord d’une « cellule », un nuage sur le radar météo. Pour Météo-France, cité par le BEA, il s’agit d’une « situation météorologique classique de temps humide et instable pour la saison », qui peut se traduire par « une évolution diurne marquée sur la partie continentale », mais aussi « par des advections instables sur le proche océan ».
Turbulences inattendues
Cette zone de turbulences « a probablement été engendrée par une cellule convective située à proximité, cellule que l’équipage n’a pas pu détecter ou dont il a pu sous-estimer la distance ou l’étendue », résume le BEA dans son rapport final sur l’incident.
Ainsi, la turbulence, brève et soudaine, a causé une double fracture de la cheville au Chef de cabine, pris en charge à l’atterrissage par les agents du Service de Sauvetage et de Lutte contre l’Incendie des Aéronefs sur les aérodromes (SSLIA). Deux autres personnels de cabine ont respectivement été blessés sans gravité au dos et à la tête.
D’après le BEA, au cours du vol, « les pilotes avaient bien identifié le risque de turbulences et avaient appliqué les procédures adéquates en demandant à tous les occupants, personnels navigants commerciaux inclus, de rester attachés, ce qui a permis d’éviter d’éventuelles blessures ». Pensant que ces turbulences, difficilement identifiables en ciel clair, étaient passées, le commandant de bord avait dans ce cadre « autorisé les personnels navigants commerciaux (PNC) à l’arrière de l’avion à finir la préparation de la cabine en vue de l’atterrissage », poursuit le bureau d’enquêtes et d’analyses.
Un accident similaire en juillet 2021
Levant les doutes à ce sujet, le BEA conclut à la difficile détection de la zone de turbulences qui a causé des blessés au sein du personnel navigant : « cette zone de turbulences a probablement été engendrée par une cellule convective située à proximité, cellule que l’équipage n’a pas pu détecter ou dont il a pu sous-estimer la distance ou l’étendue de la zone d’influence. »
Notons qu’un accident similaire s’était produit au cours d’un vol à destination de Nice. Le 25 juillet 2021, un Boeing 737 de Norwegian Air Sweden, immatriculé SE-RPE, a subi des turbulences qui ont occasionné la blessure grave d’un personnel navigant. Le BEA avait alors émis des recommandations de sécurité portant sur l’amélioration des informations météorologiques fournies à bord.
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