Olivier Ridel, 44 ans, est un surveillant pénitentiaire Guyanais qui a une mission bien particulière. En poste depuis plus de 8 ans au service pénitentiaire d’insertion et de probation, il installe les dispositifs de surveillance électronique aux domiciles de personnes qui font l’objet d’un aménagement de peine.
Il s’en rappelle comme si c’était hier. Le 20 novembre 2000, après huit mois de formation à l’école nationale d’administration pénitentiaire (Agen), Olivier Ridel intégrait l’une des plus grandes prisons d’Europe. Au D4, à Fleury-Mérogis, le Cayennais foulait pour la première fois le sol d’une prison en tant que surveillant, quelques mois seulement après avoir effectué son stage « découverte » dans la maison d’arrêt. Il y est resté trois années.
Avant de regagner la Guyane, qu’il avait quitté pour les études supérieures. « Ce n’était pas un département prisé, les gens pensaient que c’était le bagne, ils ne postulaient même pas. » concède-t-il. Entre 2003 et 2014, il a connu l’extension de la prison avec un nouveau centre de détention et une maison d’arrêt pour femme. Le ton posé, dans une petite salle de réunion au service pénitentiaire d’insertion et de probation, il rend compte de sa passion pour la technologie. Un vrai côté technophile qui, étonnamment, peut être suivi d’effets et d’orientation dans un milieu très « fermé ». Alors que la campagne de recrutement de surveillants en Guyane peinait à susciter des vocations lorsque nous l’avons rencontré à la mi-novembre, c’est une « niche » de métier qu’Olivier nous présentait ce jour-là.
Un poste « profilé »
Avec l’avènement de la détention à domicile sous surveillance électronique, de nouvelles fonctions ont vu le jour dans l’administration. Son poste, agent de surveillance électronique, a été officiellement créé en 2014. À 44 ans, il exerce cette fonction aux côtés de deux autres agents depuis maintenant 8 ans. « J’ai quand même fait pas mal de temps en détention. Le côté tenu-uniforme on ne l’a plus. La personne est dehors, le cadre est différent. C’est une autre démarche », souligne Olivier. D’Est en Ouest, il parcourt les routes de Guyane des heures durant pour installer les dispositifs de surveillance électronique au domicile de personnes qui font l’objet d’un aménagement de peine. « La première approche c’est qu’on se déplace avec des sacs et des valisettes. Forcément, ça suscite l’interrogation. Les gens ne pensent pas forcément qu’on est surveillant », décrit-il. Certains sont réfractaires au bleu. Ça tombe bien, les agents sont en civil. Mais les missions affectées relèvent bien de l’accompagnement et de la surveillance.
Olivier en témoigne : « il y a toute une démarche de suivi. On se déplace au domicile des personnes concernées. On fait aussi des enquêtes de faisabilité. Dans ce cadre, on rencontre déjà les parents, la compagne ou encore la personne qui héberge. » Son poste, dit « profilé », nécessite une formation interne spécifique. Les particularités de la Guyane n’y sont pas réellement mentionnées. « Ici on a beaucoup de zones blanches, ce n’est pas la métropole. La pose d’un bracelet, pour nous, c’est minimum 45 minutes. » explique Olivier, bon connaisseur du terrain. Ses missions l’ont même amené à Maripasoula : « un des inconvénients, c’est qu’il faut prendre l’avion avec la personne. C’est quand même particulier. »
Jusque-là cantonnées à la pose du dispositif, les prérogatives propres aux agents du département de surveillance électronique en Guyane intègrent depuis un peu plus d’un an un « petit nouveau » : le bracelet antirapprochement. Le BAR s’adresse aux personnes qui subissent les violences conjugales les plus graves. L’autorité judiciaire peut prononcer cette mesure en décidant d’un périmètre de protection autour de la victime, que l’auteur des faits ne doit pas franchir.
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