Entre le 21 octobre et le 9 décembre 2022, près de 500 soldats ont été déployés dans les principaux sites d’orpaillage illégaux de l’Ouest Guyanais. La préfecture annonce un bilan conséquent.
La mission Harpie, nom donné au dispositif militaire qui lutte contre l’orpaillage illégal, s’est concentrée du 21 octobre au 9 décembre sur les principales bases localisées dans l’Ouest Guyanais.
« L’objectif de cette opération majeure était de neutraliser et de tenir les principaux sites du bassin de Beiman et des zones Lipo-Lipo, Atouka, Papaïchton et Dorlin, afin de précipiter le départ des garimpeiros hors du territoire » souligne la préfecture de Guyane dans un communiqué.
La déstabilisation avant l’action
Au total, près de 500 militaires ont été déployés pour cette opération. On pouvait retrouver parmi eux des soldats du 9e régiment d’infanterie de marine (RIMa), du 3e régiment étranger d’infanterie (REI), ou encore des militaires de la base aérienne 367 « Capitaine François Massé ».
Deux postes de commandement ont été installés avant le début des opérations. Le 9e RIMa a installé une première base à Grand-Santi, quand le 3e REI conservait un poste de « commandement tactique » enfoncé dans la forêt.
L’objectif était de déstabiliser les orpailleurs illégaux, précise la préfecture. « La première phase de l’opération a permis aux gendarmes et aux militaires de cloisonner la façade du fleuve Maroni et du littoral et de s’infiltrer en profondeur pendant une semaine » explique le communiqué.
Des saisies conséquentes
S’en est suivi une phase dite de « destruction » du matériel utilisé par les orpailleurs illégaux pour le processus d’extraction, mais aussi de toute la logistique qui gravite autour. « Cette étape majeure a produit un bilan conséquent : plus de 900 carbets démantelés, et saisie de 140 moteurs, 37 quads, 15 pirogues et leurs moteurs, 6 concasseurs, 90 groupes électrogènes, plus de 30 000 litres de carburant, plus de 12 km de tuyaux de chantier, 3 kg de mercure, 750 g d’or, et plus de 50 tonnes de matériel et denrées diverses. » liste la préfecture. Le préjudice financier pour l’ « adversaire » – les orpailleurs illégaux – s’élève à environ 4 millions d’euros, rapporte le communiqué.
« Les sites prioritaires des bassins de l’Ouest guyanais ont été neutralisés et le flux logistique tari. En conséquence, la plupart des orpailleurs des sites visés sont partis » conclut la préfecture.
Lundi 19 décembre, les scientifiques du Parc amazonien de Guyane faisaient part de leur « extrême inquiétude », constatant « une dégradation catastrophique de la biodiversité » du fleuve Maroni à cause des boues rejetées par les sites d’orpaillage illégaux situés sur le bassin versant, de part et d’autre de la frontière, en bordure immédiate du fleuve ou sur les affluents du Maroni.
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