Face au risque d’extinction de la filière pêche en Guyane, plusieurs mesures ont été actées hier mercredi 30 novembre à l’hôtel préfectoral. Parmi ces dernières, la régularisation prochaine, mais temporaire, d’une cinquantaine de marins-pêcheurs Guyaniens et Brésiliens à quai, en Guyane, depuis le début de la pandémie.
Suite aux cris d’alarme du comité régional des pêches et des élevages marins de Guyane (CRPEM), une audience s’est tenue dans l’hôtel préfectoral mercredi 30 novembre. Autour de la table : le sous-préfet Cédric Debons, des représentants de la Chambre des métiers, de la Chambre de commerce, mais aussi le député de la 2e circonscription Davy Rimane et Roger Aron, 7e vice-président de la CTG notamment délégué à la pêche et à l’agriculture.
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« Aujourd’hui, la Guyane n’est presque plus livrée en poissons parce qu’il y a 26 bateaux sur 130 qui pêchent. » posait Léonard Raghnauht, président du CRPEM, en amont de la réunion. Pour éviter qu’un mémorial du dernier acoupa pêché dans les eaux Guyanaises ne voit le jour, la filière réclame, de longue date, plus de coercition de la part des services de l’Etat dans la lutte contre la pêche illégale. L’enjeu ? Occuper les eaux de la ZEE Guyanaise et faire face au fléau des « pirates », au figuré, terme employé par le président du CRPEM pour aborder, sans filtres, le sujet de la pêche INN (illégale, non déclarée et non réglementée).
Une cinquantaine de marins-pêcheurs prochainement régularisés
Du reste, les pêcheurs sont confrontés au manque de ressources humaines et d’infrastructures nécessaires pour prendre la mer. Pour exemple, 50 marins-pêcheurs étrangers, majoritairement Guyaniens et Brésiliens en situation régulière sur le territoire, avant la pandémie, sont en attente de renouvellement de leurs titres de séjour. Le service immigration de la préfecture a annoncé, mercredi 30 novembre, que ces marins à quai faute de rendez-vous obtenu pendant la Covid-19 se verront prochainement attribuer un titre de séjour provisoire de 6 mois.
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« Les pêcheurs Guyanais veulent partir en mer, pour cela ils ont besoin de marins et de flottes renouvelées, la question est dans l’escarcelle de l’Etat mais aussi de l’Europe. » rapportait de son côté Roger Aron avant la réunion. Et d’ajouter, comme un message de rappel : « on est dans un dilemme, avec l’Etat qui n’assure pas son travail régalien de garant de la souveraineté des eaux françaises ».
Zone de non droit à la Crique
Manque de trésorerie, délais jugés trop courts pour déposer les fiches de pêche (qui permettent aux pouvoirs publics de contrôler les captures), et retards observés dans le paiement du plan de compensation des surcoûts (dispositif mis en place en 2018 pour que la filière puisse se conformer aux exigences européennes) sont venus se rajouter à la liste des accrocs et complications rencontrées par la filière. Il y a quatre ans, le CRPEM entamait déjà des discussions avec la direction générale des territoires et de la mer afin que les pêcheurs puissent disposer de 15 jours, au lieu de 2, pour déposer leurs fiches de pêches. Une demande toujours d’actualité.
Aussi à l’ordre du jour, la « zone de non droit » du village chinois, où les revendeurs non déclarés font un véritable pied de nez au marché interrégional voisin, lieu de vente historique à la criée du poisson Guyanais. Face aux élus et aux services de l’Etat, les représentants ont demandé, logiquement, que des opérations de contrôles renforcées soient mises en place.
Une clause de revoyure, sous une quinzaine de jours, a été paraphée entre les parties prenantes de cette réunion.
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