Turtle White est une rappeuse guyanaise d’origine haïtienne ayant participé à la finale de la compétition Urban Shakers dont l’organisateur est le fonds L’Oréal pour les femmes, le 16 novembre dernier, à Paris. La jeune femme de 27 ans a accepté de se livrer sur ses engagements et a partagé sa volonté de se produire en Guyane.
Comment tu t’es mise à rapper ?
C’est venu assez spontanément. À la base, moi, j’ai grandi dans une culture créole : zouk, dance hall… Mais par contre, j’écrivais déjà, c’est par ce biais que ça a basculé dans le rap. J’ai écrit mon premier texte de rap en 2018 et j’ai participé à des freestyles et des concours. Au fur et à mesure, je me suis fait connaître sur les réseaux sociaux et j’ai eu l’occasion de me produire en Suisse, à Manchester (Angleterre).
Tu es féministe. Tu considères qu’il y a suffisamment de femme dans le rap ?
Je ne pense pas que ça manque de femmes, il y en a beaucoup qui rap, mais par contre, elles manquent de visibilité. Je fais aussi partie d’un collectif féminin qui s’appelle Go go go. C’est avec elles que je fais pas mal de scène.
Et tu es aussi engagée dans la communauté queer, c’est compatible avec cet univers ?
C’est vrai que c’est un univers qui stigmatise un petit peu, et même un peu fermé. Pour le moment, ça va, on ne m’a jamais fait de remarque. À partir du moment où, moi-même, je ne me pose pas la question, les gens ne vont pas s’arrêter sur ça. Et l’Urban Shakers, c’était la première fois que je voyais un concours défendre ouvertement ce genre de causes. Comme dans mes textes, j’en parle déjà naturellement, ça me paraissait évident d’y participer.
Tu n’oublies pas d’où tu viens non plus
Non, c’est vrai. J’ai encore pas mal d’attache avec la Guyane. J’ai de la famille, des amis ici et certaines de mes musiques sont en créoles. Ce serait un but, une joie de venir performer chez moi. Je pense que si tu viens et que tu fais bien ce que tu as à faire, les gens vont aimer.
Tu as quelque chose à dire aux jeunes qui voudraient entreprendre des projets ?
Oui, ne vous mettez pas dans des cases, ne vous bridez pas. Ne vous laissez pas décourager par des commentaires, surtout à l’air des réseaux sociaux. Soyez vous-même et faîtes ce que vous avez à faire. Foncez !
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