DANS NOTRE HEBDO’ – Chaque semaine, retrouvez dans l’édition hebdomadaire de Mo News Guyane un compte rendu des audiences de comparutions immédiates au tribunal judiciaire du Larivot. Extrait.
« Elle est utilisée pour se faire arrêter » martèle la substitute du procureur à l’audience ce lundi 31 octobre. Prostrée derrière la barrière qui fait office de box des accusé(e)s, la prévenue, née en 1982 au Suriname, de nationalité française, a été interpellée avec 1190 g de cocaïne à Felix-Eboué le 28 octobre 2022.
En partance pour Paris, elle a été stoppée dans son élan avant même de passer les contrôles de la PAF. À l’intérieur de ses valises : 76 « boulettes » et un pain de coke, dissimulés méticuleusement dans des serviettes. « Pourquoi vous acceptez un tel transport avec un tel risque de vous faire prendre ? ».
La question de la présidente de l’audience arrive à point nommé après rappel du passif judiciaire de cette mère de 10 enfants. La « mule » du jour a déjà été condamnée, en 2020, à neuf mois d’emprisonnement délictuel pour des faits similaires. À l’époque, le tribunal avait prononcé à son encontre une interdiction de paraître à l’aéroport pendant cinq ans.
2 ans de prison fermes
Trop peu pour celle qui n’a pas hésité à tout risquer une nouvelle fois en raison d’une dette de 3 000 euros envers une habitante du quartier Cogneau-Lamirande, à Matoury. Avec les intérêts, la somme aurait doublé d’après les dires de la prévenue. Ainsi va le cheminement de la mule qui, aveuglée par les dettes, s’en est allée à Saint-Laurent du Maroni, du côté de La Forestière, après être entrée en contact avec son commanditaire sur WhatsApp.
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Si cette affaire ressemble à bien d’autres jugements de « mules », la quasi-inévitable arrestation à l’aéroport pose toutefois des questions à l’audience. « Aucun trafiquant ne prend des gens avec des mentions au casier judiciaire, ils prennent même des mineurs pour ne pas avoir de mention au CJ. Elle est utilisée et on l’envoie au casse-pipe. » pose la parquetière. Que faire, quelle peine prononcer, face à ce qu’il y a encore peu de temps apparaissait une nouvelle fois comme une impasse ? Vingt-quatre mois d’emprisonnement fermes avec maintien en détention, décide le tribunal, ainsi qu’une nouvelle interdiction de paraître à l’aéroport pendant cinq ans. Rendez-vous dans deux ans ?
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