L’ancien président brésilien Luis Inacio Lula da Silva a été déclaré ce dimanche vainqueur du second tour de l’élection présidentielle devant le sortant Jair Bolsonaro, une victoire en forme de revanche pour le dirigeant de gauche, qui met fin au gouvernement le plus à droite qu’ait connu le pays depuis la fin de la dictature militaire.
L’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva a été élu à la tête du Brésil avec 50,84 %, selon les résultats officiels à partir de plus de 99 % des voix ce dimanche 30 octobre.
La victoire de Lula marque le rejet du populisme d’extrême droite incarné par Jair Bolsonaro, qui était soutenu par une large coalition de droite, mais dont la popularité avait souffert de sa gestion de l’épidémie de COVID-19, le Brésil affichant l’un des bilans les plus lourds du monde par le nombre de décès rapporté à la population.
Lula a promis pendant la campagne un retour à la croissance économique et aux politiques sociales qui avaient permis, pendant ses deux premiers mandats entre 2003 et 2021, de sortir de la pauvreté plusieurs millions de Brésiliens.
Combattre la déforestation
Il s’est aussi engagé à combattre la déforestation de l’Amazonie, actuellement au plus haut depuis 15 ans, et à faire du Brésil l’un des chefs de file des discussions sur la lutte contre le dérèglement climatique.
Sa victoire conforte la « vague rose » politique en Amérique latine, après les victoires récentes de la gauche en Colombie et au Chili.
Ancien dirigeant syndical, opposant à la dictature militaire dans les années 1970, Lula avait profité pendant ses deux premiers mandats d’une forte croissance économique tirée par les matières premières, dont le Brésil est l’un des principaux producteurs mondiaux, et il avait quitté la présidence avec une popularité record.
Mais le Parti des travailleurs a ensuite vu son image entachée par une forte récession et par un scandale de corruption à grande échelle qui a conduit Lula en prison pendant 19 mois.
Les autorités électorales se préparent à une contestation
Ses condamnations ont toutefois été définitivement annulées l’an dernier par la Cour suprême.
Le troisième mandat qu’il a remporté dimanche débutera dans un contexte marqué par une crise économique, de lourdes contraintes budgétaires et un renforcement de l’opposition parlementaire, les alliés de Jair Bolsonaro formant le principal bloc du Congrès après les élections du début du mois.
Jair Bolsonaro a exprimé à plusieurs reprise des soupçons de fraude électorale et l’an dernier, il avait évoqué la possibilité de refuser d’accepter les résultats du scrutin en cas de défaite.