Gael Bokongo et Mathieu Der Agobian ont réalisé 15 jours durant une série de portraits de demandeurs d’emploi. Un projet novateur, initié par Pôle emploi Guyane, qui permettra d’ici à la fin de l’année de mettre en avant ces candidatures auprès des employeurs qui recrutent.
Et … action ! Dans un décor presque scénique, on aurait pu croire qu’un casting était en cours au Pôle Emploi de la Zac Hibiscus ce mercredi. Si le contour du projet « Lumière sur les demandeurs d’emploi » n’est pas cinématographique, mais social, les deux pro’ derrière la caméra et l’objectif sont bel et bien filmmaker autour du monde pour l’un, photographe indépendant pour l’autre.
Après un appel à projet, Gael Bokongo et Mathieu Der Agobian sont entrés en contact avec Pôle emploi Guyane pour une première à l’échelle nationale : une série de portraits et de courtes vidéo pour mettre en avant les demandeurs d’emploi Guyanais. Un coup de boost en visibilité, qui permettra ensuite aux demandeurs d’adresser leurs candidatures 2.0 à des employeurs en quête de nouvelles recrues, le tout à la fin de l’année.
« C’est une initiative Guyanaise »
« Le projet m’a tout de suite touché, ça m’a attiré. » abonde Gael Bokongo, filmmaker depuis près de 15 ans qui a des attaches familiales en Guyane, du côté de Saint-Laurent du Maroni. À travers les vidéos qu’il a réalisées dans les agences de Pôle emploi en Guyane, le vidéaste retrace le parcours des demandeurs d’emploi, qui se présentent face caméra, sous ses conseils avisés. Un format de projet que Gael a déjà mené « un peu partout dans le monde » comme il nous le rappelle, notamment en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie centrale.
« J’ai vu des cultures complètement différentes entre les gens qui viennent de Saint-Laurent, Kourou, Saint-Georges… Il y a des disparités folles. Je crois que c’est le seul territoire français aussi cosmopolite. » constate-t-il.
Mathieu Der Agobian, photographe indépendant, se remémore de son côté le thème de sa première exposition. « Mes gueules » mettait en lumière ceux qui, habituellement, sont « dans l’ombre ».
« Ce qu’il y avait d’intéressant dans ce projet, c’est de pouvoir présenter des demandeurs d’emploi avec un œil différent. Ce qu’on voit, c’est que ce sont des travailleurs. » souligne Gael. Unanimement, les deux pro’ de l’image constatent avec lucidité que l’ambiance « presque familiale » qui règne dans les agences de Pôle emploi de Guyane est fortement dissemblable à celle rencontrée dans l’hexagone. Ce qui est peut-être plus propice pour innover. « C’est une initiative Guyanaise qui va montrer un peu le ton aux autres » félicitent-ils.