Suite aux tirs par arme à feu qui ont blessé une lycéenne et une collégienne ce mardi 18 octobre, l’établissement ferme ses portes a minima deux jours durant. Le recteur de l’académie de Guyane Philippe Dulbecco a rencontré les syndicats enseignants ce jour, à Saint-Laurent du Maroni.
(Avec Claire Gagnaires)
Le lycée Bertène Juminer, établissement du secondaire à Saint-Laurent du Maroni, affiche porte close ce mercredi. Il sera fermé, au moins jusqu’à vendredi, selon le proviseur adjoint chargé du lycée professionnel, après les deux tirs par armes à feu qui ont blessé une lycéenne de 15 ans et une élève du collège Arsène Bouyer d’Angoma âgée de 14 ans ce mardi 18 octobre, aux alentours de 12 h.
Dans un climat anxiogène, plusieurs syndicats enseignants se sont rassemblés sur le parvis de l’établissement ce matin, à l’arrivée du recteur de l’académie de Guyane Philippe Dulbecco.
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La hausse considérable des faits de violences à proximité des établissements scolaires de Saint-Laurent du Maroni inquiète le corps enseignant et les élèves. Dans les rangs des enseignants, on rappelle notamment la signature d’un protocole d’accord, fin 2021, après l’agression d’un professeur du lycée Bertène Juminer. Le relevé de conclusions esquissait des renforts conséquents de gendarmes et policiers municipaux aux abords des établissements, mais aussi la « présence systématique d’agents de circulation aux carrefours devant les établissements ».
« Dans les faits, rien n’a été mis en œuvre. »
Les deux coups de feu d’hier ont été tirés, avec un fusil, depuis un carrefour autour duquel on peut trouver un collège (Arsène Bouyer d’Angoma), un lycée (Bertène Juminer), mais aussi une école élémentaire et maternelle (Habran-Méry). Quelques minutes avant, une dispute en l’apparence banale aurait éclaté aux abords de l’établissement.
Pour Manuel Roussel, représentant du SNES-FSU au lycée Bertène Juminer, le pire aurait pu être évité si les décisions actées en décembre avaient été suivies d’effets. « On nous avait promis des choses et on a pris des engagements, un relevé de conclusions a été signé par tous les acteurs, la CTG, le rectorat, la mairie… Dans les faits, rien n’a été mis en œuvre. Si cela avait été respecté, on n’aurait pas eu des drames à répétition. » déplore-t-il. Une autre enseignante syndiquée a expliqué à Mo News que le dernier comité de suivi, prévu en septembre, n’a toujours pas eu lieu.
Les syndicats enseignants réunis ce mercredi matin devant Bertène Juminer. (Claire Gagnaires)
Une agression au lycée Lumina Sophie
Au cours de la réunion du jour, avant de prendre la direction du collège Paul Jean-Louis, le recteur de Guyane a notifié l’arrivée prochaine de caméras de vidéosurveillance dans les établissements les plus en proie à l’insécurité. Philippe Dulbecco a aussi évoqué l’installation d’annexes pour éviter l’entassement des élèves dans les établissements scolaires de Saint-Laurent.
Reste à savoir si les parties prenantes prévoient d’acter ces propositions, déjà déballées par le passé, via un relevé de conclusions comme en décembre. Cela n’est pas le cas, d’après le SNES-FSU.
Et la fermeture temporaire du lycée Bertène Juminer pourrait « faire tache d’huile » dans la capitale de l’Ouest. Selon plusieurs sources, le lycée Lumina Sophie devrait aussi fermer ses portes suite à un fait de violence. Ce mardi, un lycéen a été pris à partie par plusieurs personnes devant l’établissement du secondaire. L’intervention du proviseur de l’établissement a mis en fuite les agresseurs, qui n’ont pas été retrouvés depuis. La gendarmerie a ouvert une enquête suite à ces faits.
Saint-Laurent : une fusillade éclate derrière le lycée Bertène Juminer
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