Le trentenaire devait être jugé ce mardi en comparution immédiate pour transport, détention et acquisition de produits stupéfiants, en l’espèce 12,6 kilos de cocaïne. Il a demandé un délai pour préparer sa défense. Son audience a été renvoyée au 15 novembre.
La vingtaine de personnes, amis et proches, qui a fait le déplacement pour ce dossier attendait probablement des débats plus étayés. Mais l’audience des comparutions immédiates du jour, au tribunal judiciaire du Larivot, n’a pas fait la lumière sur les motivations de cet agent de surveillance de la voie publique (ASVP) à la mairie de Cayenne, interpellé lundi dernier à l’aéroport Felix-Eboué avec 12,6 kilos de cocaïne dans sa valise.
En détention provisoire depuis vendredi, le prévenu a demandé un délai, de droit, pour préparer sa défense face aux juges. Sur décision du tribunal, son dossier a été renvoyé au 15 novembre et l’homme est maintenu en détention provisoire au centre pénitentiaire de Guyane.
« Il n’a donné aucun élément »
Le 10 octobre, l’ASVP devait se rendre dans l’hexagone pour une rééducation. Il a été blessé après un accident de la voie publique à Cayenne le 9 juin. L’appât du gain justifie-t-il à lui seul ce transport de stupéfiants ? Selon nos informations, le prévenu avait des dettes et aurait déclaré qu’il pensait avoir six kilos de cocaïne dans sa valise lorsqu’il a été interpellé.
Ce mardi, la magistrate du parquet a fustigé le silence du trentenaire au cours de sa garde à vue. « Il n’a donné aucun élément concernant la commission de cette infraction, on se retrouve avec un prévenu qui a des informations essentielles et qui refuse de les donner. » a souligné la représentante du ministère public.
« Je sais que cette affaire a été médiatisée, qu’on a balancé des photos et l’identité. Depuis 12 ans, des affaires de mules, on en a tous les jours, pour autant je ne vois pas les photos des personnes impliquées » a déclaré Me Akim El Allaoui, l’avocat en charge de la défense du prévenu à la barre. Cela n’est guère plus un secret : ce procès était aussi attendu en raison du caractère inhabituel de cette affaire, au regard des dossiers plus « communs » de « mules » jugés par le tribunal.
Pour cause, le prévenu est agent de surveillance de la voie publique à la mairie de Cayenne depuis 2015, mais aussi secouriste volontaire au SDIS de Guyane. Il fait partie de la poignée de secouristes qui peut embarquer à bord du Dragon 973, l’hélicoptère de la sécurité civile. À ce titre, en 2012, il s’était même vu félicité par la maire de Cayenne de l’époque, Marie-Laure Phinéra Horth, après deux sauvetages périlleux en mer, les 12 et 19 juillet 2012.
Un sursis probatoire
Un élément parmi tant d’autres dans un dossier qui « ne résume pas sa vie et sa personnalité » selon Me Akim El Allaoui. L’avocat a plaidé pour un placement sous contrôle judiciaire ou une assignation à résidence en l’attente du procès, compte tenu des garanties de représentation du prévenu.
Si son client n’a aucune mention sur son casier judiciaire, un sursis probatoire de deux ans plane au-dessus de sa tête pour des menaces sur son ex-compagne. Une condamnation en date du 29 mars 2022. Comme rappelé par l’une des assesseures de l’audience, une personne condamnée respecte le sursis probatoire si elle ne commet pas de nouvelles infractions. C’est une des raisons invoquées par le tribunal ce jour pour maintenir le prévenu en détention provisoire.
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