Nouveau rebondissement dans l’épineux dossier de la Centrale du Larivot. La cour administrative d’appel de Bordeaux vient de suspendre l’annulation du permis de construire de la Centrale du Larivot.
Prononcée le 18 juillet par le tribunal administratif de Cayenne, cette décision rebattait les cartes et rendait la reprise des travaux impossible. Suite à ce revirement, « le permis de construire n’est plus annulé » résume Franck Ho-Wen-Szé, président de la FRBTP Guyane. C’est le maître d’ouvrage, EDF PEI, qui aura toutefois le fin mot de l’histoire quant à la reprise des travaux, avec l’épée de Damoclès d’un nouveau jugement sur le fond au-dessus de la tête.
L’Etat, la CTG et EDF PEI ont fait appel des deux décisions annulant respectivement l’autorisation environnementale (28 avril) et le permis de construire (18 juillet) nécessaires à la construction de la centrale. Le dernier appel a été doublé d’une demande de sursis, réclamant la suspension de l’exécution d’annulation du permis de construire. Une demande à laquelle la cour administrative d’appel de Bordeaux a fait droit ce vendredi 7 octobre.
Deux autres décisions attendues en appel
Dans sa décision, communiquée le 18 juillet, le tribunal administratif de Cayenne estimait que le permis de construire, accordé à EDF PEI en 2020, méconnaissant les dispositions du code de l’urbanisme. Selon la juridiction administrative, les travaux de la centrale sont positionnés sur un site remarquable. Les études d’impact qui entourent le projet ont été qualifiées comme « insuffisantes » par le juge des référés.
La cour administrative d’appel réprouve le premier argument, appuyé par les deux associations requérantes (France Nature Environnement et Guyane Nature Environnement) : « le site d’implantation du projet ne fait pas partie des espaces naturels remarquables du littoral et l’emprise de ce projet n’aura pas d’impact sur la mangrove ».
Pour l’heure, en attente des prochains jugements sur le fond, le permis de construire d’EDF est valable juridiquement.
« La prochaine échéance, ça va être les jugements d’appel sur l’autorisation environnementale et le permis de construire. » souligne Garance Lecocq, coordinatrice de Guyane Nature Environnement. Les différentes parties ont jusqu’au 25 octobre pour déposer les documents afférents au sujet de l’autorisation environnementale, la clôture de l’instruction relative au permis de construire est programmée au 15 décembre.
Les dates des audiences de ces jugements en appel ne sont donc pas encore connues.
Concernant l’éventualité d’une reprise des travaux, « cela sera décidé plus tard » nous a précisé Gaëlle Paygambar, directrice de projet à EDF Production Electrique Insulaire.
Prévue pour remplacer la centrale de Dégrad-des-Cannes, qui pourra fonctionner jusqu’à la fin de l’année 2023, la centrale du Larivot est un projet, inscrit dans la programmation pluriannuelle de l’énergie, dont le coût est évalué à 500 millions d’euros. Son fonctionnement, à la biomasse, nécessiterait l’installation d’un oléoduc de 14 km à travers la CACL.
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