Lula et Jair Bolsonaro seront départagés lors d’un second tour le 30 octobre. À l’issue d’une journée au cours de laquelle 156 millions d’électeurs étaient appelés à voter, l’ancien président de gauche (2003-2011) a viré en tête après le premier tour des élections présidentielles. Le parti du président d’extrême droite Jair Bolsonaro s’est toutefois imposé au Congrès lors des autres scrutins.
L’élection présidentielle brésilienne se dirige vers un second tour, ont déclaré les autorités électorales ce dimanche 2 octobre, après que les résultats inattendus du président Jair Bolsonaro au premier tour ont gâché les espoirs de son rival Luiz Inacio Lula da Silva, dit Lula, de l’emporter en un seul tour.
Suite au dépouillement, Lula est arrivé en tête avec 48,4 % des voix contre 43,3 % pour Bolsonaro, a indiqué l’autorité électorale nationale. Aucun des deux candidats n’ayant obtenu la majorité des suffrages, la course à la présidentielle sera soumise à un second tour le 30 octobre.
Avant le scrutin de dimanche, plusieurs enquêtes d’opinion avaient montré que Lula, président de gauche de 2003 à 2010, devançait Bolsonaro et son parti d’extrême droite de 10 à 15 points de pourcentage. La dernière enquête d’opinion de Datafolha créditait Lula de 50 % des intentions de vote « valides », contre 36 % pour Jair Bolsonaro.
« Je comprends que la population veuille du changement, mais parfois, c’est un changement pour le pire. A première vue, nous n’avons pas atteint la partie la plus importante de la population », a déclaré Jair Bolsonaro ce dimanche soir, rapporte le Jornal Do Brasil.
Bolsonaro en tête en Guyane
En Guyane, peu d’électeurs brésiliens ont fait le déplacement vers les urnes, disposées dans un hôtel cayennais. Contacté, le Consulat-Général du Brésil, qui organisait les élections, explique qu’« un peu moins de la moitié » des électeurs inscrits ont voté. Si l’on s’en tient aux chiffres du TSE (Tribunal Superior Eleitoral), 58,52 % des électeurs Brésiliens inscrits en Guyane ne sont pas allés voter.
Les 1443 personnes qui ont accompli leur devoir civique ce dimanche ont préféré Jair Bolsonaro à Lula, d’après les données publiques du TSE. Sur le site web consacré à la retranscription des résultats, le président d’extrême droite est crédité de 666 votes en Guyane, soit 48,48 % des bulletins. Lula récolte quant à lui 42,60 % des voix, ce qui représente 584 votes.
« D’après les données reçues, nous avons 3 484 électeurs. » rapporte le Consulat-Général du Brésil, à Cayenne. Si le taux d’abstention est important, il est sensiblement proche de celui enregistré pour la précédente présidentielle au Brésil, au cours de laquelle les Brésiliens de Guyane ont largement plébiscité la candidature du candidat d’extrême droite, Jair Bolsonaro.
Une Chambre des députés très conservatrice
« Le bolsonarisme peut faire la fête », écrit l’analyste Miriam Leitao dans les colonnes du quotidien O’Globo.
Car, outre la tête de l’exécutif, les Brésiliens étaient appelés à élire les gouverneurs de 27 États (y compris le district fédéral de Brasilia), les 513 élus de la Chambre des députés et un tiers des 81 sénateurs, ainsi que les assemblées législatives des États.
Le Parti libéral (PL) de l’actuel chef de l’État a obtenu le plus grand nombre de sièges à la Chambre des députés (99, contre 80 pour le parti de Lula). Au Sénat, les candidats du PL et leurs groupes alliés ont remporté 14 des 27 sièges à pourvoir. Le Parti des travailleurs (PL) de Lula en empoche seulement 8.
Même si le leader de la gauche, à la tête du pays de 2003 à 2011, parvient à remporter le second tour de l’élection présidentielle, il devra donc composer avec une Chambre des députés très conservatrice, détaille El País.
Clécio Luis élu gouverneur de l’Amapà
Ce dimanche, Clécio Luis (Solidarité) a été élu gouverneur de l’État d’Amapá. L’ancien maire de Macapa a obtenu 53,69 % des votes valides et gouvernera pour la première fois le plus petit collège électoral du pays. « C’est une nouvelle étape pour nos rapports transfrontaliers qui commence, basée sur la confiance mutuelle que nous nous portons et j’en suis très heureux ! » estime François Ringuet, maire de Kourou, ville jumelée avec Macapà.
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