Décidée par le parquet de Cayenne, cette mesure fera l’objet d’un premier bilan au cours du mois de septembre.
« Diminuer la charge » du trafic de stupéfiants sur la chaîne pénale et « accentuer l’effort sur les violences commises sur la voie publique et le trafic d’armes ». Dans un courrier adressé aux forces de l’ordre et aux douanes de Guyane, le parquet de Cayenne justifie ainsi cette nouvelle « politique pénale expérimentale ».
Depuis le 1er juillet, les « mules » en partance pour Orly interpellées avec des quantités de cocaïne allant jusqu’à 1,5 kg (principalement in-corpore) pourront faire l’objet d’une procédure simplifiée en accord avec le parquet de Cayenne. Selon les conditions d’interpellations, et la « sécurité de l’interpellé », la garde à vue n’est pas un passage obligatoire.
Interdiction de paraître à l’aéroport pendant 6 mois
« A l’issue de la procédure, un Officier de Police Judiciaire prend attache avec la permanence du parquet pour confirmation de la décision et notifie un classement sous condition en application de l’article 41-1 7° du code de procédure pénale, avec interdiction de paraître à l’aéroport de Cayenne, pendant 6 mois ». La personne interpellée est donc libérée et inscrite au fichier des personnes recherchées.
C’est ce qui est expliqué par le procureur de la République Yves Le Clair dans un courrier adressé aux chefs de la police, de la gendarmerie et des douanes en Guyane.
La procédure est également simplifiée pour les personnes transportant des quantités allant de 1,5 à 4 kg de cocaïne. Une convocation sur reconnaissance préalable de culpabilité ou une convocation par officier de police judiciaire sera délivrée selon les modalités habituelles, poursuit le procureur de la République.
Le traitement du mis en cause se fera « selon les modalités traditionnelles » en cas de transport d’une quantité de cocaïne supérieure à 4 kg.
Pour Willy Ranguin, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police FO, « cela ne règle pas le problème in fine, puisque les forces de l’ordre en Guyane font déjà le job et présentent beaucoup de personnes aux magistrats. » Le représentant syndical assure qu’il faut « remonter à la source du problème » avec un « effort appuyé » au niveau du renseignement. « Le maillon de la justice doit être à la hauteur » conclut Willy Ranguin.