Du 24 juin au 3 août, l’ASCO organisait comme chaque année un tournoi d’ampleur réunissant les quartiers et les générations dans la capitale de l’Ouest. Retour sur une réussite saint-laurentaise avec Joseph Verda, vice-président de l’association.
Originaire du quartier Saint-Maurice, Joseph Verda était lycéen lorsqu’il a intégré l’Association Sportive et Culturelle de l’Ouest (ASCO). Il a fait office de photographe pour les premières éditions. Concerné par la préservation de l’environnement, Joseph Verda a petit à petit gravi les échelons, avant de devenir vice-président de l’association.
Racontez-nous la naissance de l’association.
On trouvait qu’il n’y avait pas assez d’activités pendant les vacances pour les jeunes. Beaucoup d’incivilités aussi. On s’est dit : pourquoi pas créer un tournoi inter-quartiers. Il y avait déjà de petits tournois dans les quartiers, mais ce n’était pas structuré. Voilà pourquoi on a créé le tournoi. C’était il y a 10 ans. Au début, il y avait des équipes seniors, après, on a intégré des équipes féminines. C’est un tournoi de quartier intergénérationnel. À l’époque, à la charbonnière, ça se faisait un peu à coups de ficelles. L’objectif était de fédérer la population dans un même lieu. Peu de projets arrivaient à rassembler à Saint-Laurent, hormis, peut-être, la fête patronale. L’ASCO, ce n’est pas seulement le foot, il y a un vrai village autour, les gens s’assoient, discutent, échangent…
Les membres du bureau de l’ASCO. De gauche à droite : le vice-président et porte-parole Joseph Verda, le président Monimofu Bernadin et Alex Apagui, comptable.
Ça a pris de l’ampleur au fil des années sur la partie football ?
L’association ne développe pas uniquement la partie football. On a d’autres activités. On fait des Mayouris en nettoyant les criques, on sensibilise dans les écoles, on met en place des activités de soutien scolaire… L’ASCO propose également divers ateliers comme l’arbre de Noël qu’on fait en décembre pour distribuer des cadeaux dans les quartiers, principalement à la Charbonnière. Et puis finalement, on a créé le club de football, qui compte désormais près de 200 licenciés. On a plusieurs catégories, U13, féminines, U15 ou encore U17. L’association vit toute l’année, ça n’arrête pas.
Le RD Vampire est vainqueur du tournoi 2022 en catégorie Seniors.
Vous pouvez compter sur l’appui des bénévoles. Combien sont-ils ?
Pour le tournoi de football, on doit au moins avoir 40 bénévoles tout le temps actif. C’est conséquent. Sur la saison, on travaille avec 12-13 éducateurs, si on inclut les membres du bureau.
L’activité de l’association est décuplée pendant ce tournoi. Un événement très attendu par les jeunes ?
On écoute la population. Ils nous disent clairement que c’est un soulagement que ce tournoi-là existe durant les vacances. En Juin et Juillet, tous les vendredis, samedi et dimanche, c’est du continu durant presque un mois et demi. D’autres activités sont mises en place, mais ça ne prend pas cette ampleur. Dans tous les cas, il n’y en aura jamais assez à Saint-Laurent. La démographie explose. Avant, pour le tournoi de l’ASCO, on fonctionnait avec 16 équipes. Si on a pu monter jusqu’à 24, près d’une vingtaine d’équipes n’ont pas pu jouer cette année par manque de places. C’est pour ça qu’on invite les autres associations à nous rejoindre. Rappelons également que, chaque année, un mini ASCO est organisé pour les plus jeunes âgés de 13, 14 ou 15 ans.
Le stade Oriane Jean-François a ouvert le champ des possibles pour accueillir ce tournoi d’ampleur ?
Je remercie la mairie de Saint-Laurent, notamment Dominique Castella , pour ce stade qui a coûté près de 2 millions d’euros. On travaillait depuis février 2021 sur ce projet (ndlr : Joseph Verda est aussi conseiller municipal). Ce sont des commissions et des réunions qui se sont enchaînées. À l’époque, on organisait le tournoi sur le stade de la Charbonnière. On n’a pas pu cette année, car il faut réhabiliter le terrain. Le stade Oriane Jean-François rassemble tout le monde, c’est plus sécurisant et il faut dire les choses : le synthétique change la donne.
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Sur la sécurité, des débordements ont été observés au cours de la finale. Cela aurait pu être évité ?
On a doublé les moyens cette année avec six agents supplémentaires. La mairie aussi a rajouté quelques agents. Le truc, c’est que ça prend toujours une ampleur inattendue. Des groupes de jeunes descendent de Cayenne, de Kourou, ou encore du Suriname. Tout ça concentré sur un même lieu fait qu’il faut considérer cela comme un tournoi de quartier au niveau de l’ensemble du territoire. Et puis à Saint-Laurent, dès qu’il y a une manifestation, ça devient compétitif. C’est puissant ici. Ce que j’ai remarqué pendant le tournoi, c’est que certains deviennent coach, d’autres managers… Ils sont presque plus sérieux qu’au cours des matchs de championnat organisés par la ligue (ndlr : Ligue de football). C’est structurant et c’est ça qui est bien.
Ce qui fédère aussi les quartiers de Saint-Laurent ?
Oui. Dans les quartiers, l’idée est de revenir plus fort l’an prochain. Au fur et à mesure, les jeunes créent des liens. Le RD Vampires, par exemple, était à 2 étoiles et voulait absolument rejoindre le FC BAKALYCEE qui était à 3 étoiles. Le président du FC BAKALYCEE les a finalement félicités pour leur réussite en finale.
Chaque année, l’ASCO rassemble des milliers de personnes autour de son tournoi de foot des mois de Juin-Juillet.