Elle jongle entre deux métiers passionnants. Des nuages à la terre, Claudine Claude, hôtesse de l’air Air Caraïbes depuis 17 ans, a lancé la franchise Épilation Beauté Guyane pendant la crise sanitaire.
Entre deux vols transatlantiques, la guyanaise Claudine Claude chapeaute depuis plus d’un an maintenant une activité en plein essor en Guyane. Sa franchise Épilation Beauté, bien implantée en Guadeloupe, affiche un succès grandissant sur le territoire. Une activité en l’apparence bien éloignée de son premier métier. Pourtant, c’est une suite logique, selon la principale intéressée : « ça m’a toujours plu. En tant qu’hôtesse de l’air, avant les vols, on doit bien s’apprêter ».
Face au manque de place dans les instituts pour les préparatifs, Claudine pensait à lancer sa propre entreprise dès ses premières années dans le métier. « Il y avait un marché à prendre, on ne peut pas perdre une heure ou deux heures dans un institut avant chaque vol. » relate-t-elle. C’est du vécu !
L’épanouissement dans l’entrepreneuriat
Après 17 ans sur les vols transatlantiques d’Air Caraïbes, une nouvelle aventure s’imposait. Il faut dire que le métier d’hôtesse de l’air fait voyager et présente certains avantages, sans pour autant que les possibilités d’évolution dans la profession se présentent au fil des années.
« En tant qu’hôtesse de l’air, c’est difficile de monter en grade », témoigne Claudine. « On travaille bien, beaucoup, on fait évoluer la compagnie, on leur permet de ramener un chiffre d’affaires, puis on se retrouve à 0 euros en plein Covid… Je préfère me concentrer sur le développement d’une entreprise, là où je peux m’épanouir et développer mes compétences. » poursuit-elle.
Ces longs trajets réguliers en direction de Saint-Domingue, Guadeloupe, Saint-Martin, ou encore la Martinique, Djerba et les Îles Canaries, n’ont pas assouvi la soif d’apprendre de cette guyanaise pleine de vie. Dans ce cadre, place à l’entrepreneuriat, au péyi.
Passant à travers un nouvel épisode de vie compliqué en raison de sa prédisposition génétique (gène BCRA1) au cancer du sein, la trentenaire, mère de famille, était à pied d’œuvre dès le début de l’année 2021 pour lancer son entreprise locale. Mais créer une structure en Guyane, qui plus est en pleine crise sanitaire, peut s’avérer être une aventure remplie d’obstacles administratifs. Comme dans d’autres secteurs, les entraves reposent souvent sur un certain laxisme des administrations pourtant compétentes dans l’accompagnement des entrepreneurs.
Un CAP esthéticienne dans le viseur
« J’ai frappé à des portes qui sont restées fermées. C’est une fois que l’entreprise a fait ses preuves qu’on a pu m’aider. » explique Claudine. Après avoir ouvert une dizaine de postes, elle peut toutefois compter sur le CFA et sa filière Esthétique pour la main d’œuvre. « Je suis très reconnaissante que cette formation et son équipe pédagogique existe » nous dit-elle tout sourire.
Neuf et chaleureux, le petit espace dans lequel l’institut d’épilation et de beauté accueille les client(e)s promet désormais de s’inscrire sur le long terme dans un secteur encore restreint en Guyane. Une nouvelle antenne devrait ouvrir avant la fin de l’année à Soula.
En parallèle au développement de la franchise, Claudine a rapidement dû « mettre la main à la pâte » pour prêter main forte aux esthéticiennes à Cayenne. Autodidacte, elle compte bien obtenir un diplôme avec ses nouvelles compétences. C’est pourquoi elle passera son CAP Esthéticienne l’an prochain en candidat libre, au Centre de Formation des Apprentis.
Polyvalente, elle utilise aussi le peu de temps libre dont elle dispose, pour la bonne cause, au service de Geneticancer. L’association a été créée en janvier 2016 par Laetitia Mendes, figure médiatique de la sensibilisation au cancer du sein. En tant que porte-parole de l’association, Claudine programme différents événements sur le territoire afin de récolter des fonds pour soutenir la recherche sur les cancers génétiques. En Guyane, le diagnostic du cancer du sein et sa prise en charge nécessitent bien souvent des déplacements outre-Atlantique. Raison pour laquelle les activités de l’association peuvent avoir une portée intéressante.
Geneticancer
Geneticancer cherche à sensibiliser et informer le plus grand nombre sur l’existence des cancers génétiques. L’association souhaite notamment atteindre celles et ceux qui ont de multiples antécédents familiaux, afin de les convaincre de faire un test génétique. Et ce, le plus en amont possible : les cancers génétiques se déclarant souvent avant 36 ans, soit bien avant que les personnes entrent dans le cadre des campagnes nationales de dépistage. Comme Claudine, plusieurs ambassadrices représentent l’association à l’échelle nationale.
Pour retrouver plus d’information sur les cancers génétiques et/ou d’origine héréditaire : www.geneticancer.org
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