Mercredi 3 août 2022, s’est déroulée une rencontre publique à la CCI avec les deux députés guyanais, Davy Rimane et Jean-Victor Castor. Tous deux se mobilisent pour la réintégration des soignants non vaccinés contre le Covid-19 et suspendus.
« Il a passé 17 appels en quatre jours. Il a enfin pu avoir un infirmier au 18e appel… C’est ça la réalité. » C’est ce dont témoigne Mylène Mathieu, infirmière libérale et présidente de l’Union régionale des professionnels de santé infirmiers libéraux. Comme elle, d’autres soignants racontent leurs difficultés à leur suspension en raison de l’obligation vaccinale entrée en vigueur en septembre dernier. Une centaine de personnes écoute attentivement les discours dans l’auditorium de la CCI Guyane. Pour rappel, le 19 juillet dernier, l’Académie Nationale de Médecine s’opposait fermement à la réintégration des professionnels de santé non vaccinés.
Davy Rimane (député de la 2e circonscription) et Jean-Victor Castor (député de la 1 ère circonscription) sont vent debout contre l’obligation vaccinale, qu’ils jugent pénalisante pour l’hôpital public et plus généralement le secteur de la santé en Guyane. Davy Rimane a ouvert la rencontre en expliquant les échanges qui avaient eu lieu le 11 et 12 juillet, à l’Assemblée nationale : « Les territoires ultramarins ont été stigmatisés » , relate-t-il.
Davy Rimane ouvrant la rencontre © Mo News
« La Guyane a besoin de tous ses soignants. »
À l’échelle nationale, près de 12 000 soignants sont suspendus (environ 0,3 % du personnel). « Le système de santé guyanais est déjà fragile, réduire le nombre de soignants, c’est le tuer ! », soulignent les intervenants au micro.
Les deux députés espèrent le soutien des autres élus guyanais pour appuyer la réintégration des personnels soignants non-vaccinés. Davy Rimane compte bien trouver des solutions avec l’Agence Régionale de Santé : « Même si nous avons des désaccords, nous devons travailler ensemble pour que ces soignants soient réintégrés. »
Selon l’ARS, en Guyane, 25 soignants libéraux sont suspendus en raison de leur non-conformité au protocole vaccinal. Dans les trois hôpitaux du groupement hospitalier de territoire, on parle d’une trentaine de personnels administratifs suspendus.
Un combat acharné
Au palais Bourbon, la lutte s’avère compliquée pour nos deux députés. Si le parlement a adopté le 26 juillet, par un ultime vote au Sénat, un projet de loi qui met fin à l’état d’urgence sanitaire, la brèche n’est pas encore ouverte concernant la fin de l’obligation vaccinale. Selon le texte voté au Parlement, l’obligation vaccinale prendra fin lorsque la Haute autorité de santé (HAS) jugera qu’elle n’est plus justifiée.
Dans son dernier avis le 29 juillet, la HAS s’estime « favorable au maintien de l’obligation vaccinale contre le Covid-19 des personnels exerçant dans les établissements de santé médico-sociaux. » Le gouvernement suit ipso facto ces recommandations.
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