À RETROUVER DANS L’HEBDO – Jean-Pierre Aron, délégué général du festival international du film documentaire « Les Révoltés du monde », compte bien revenir l’an prochain avec un nouveau format de festival autour du cinéma et de la culture en Guyane. Afin d’éveiller les consciences et de « bousculer les indifférences ».
Une première édition synonyme de succès. Fin mai, le festival international du film documentaire « Les Révoltés du monde » débarquait en Guyane sous trois formats distincts. Imaginé en Martinique, cet événement, culturel avant tout, proposait au public des projections-débats trois soirées d’affilée. Des soirées très suivies, le taux de fréquentation ayant atteint 70% au cinéma Eldorado à Cayenne.
Une dizaine de films, sélectionnés par l’organisation, ont été projetés. « On a voulu ouvrir ce festival sur des trajectoires de personnes qui ont incarné les luttes que l’on connait bien. » retrace Jean-Pierre Aron. Multi casquettes, ex-directeur de l’aéroport Felix-Éboué, ce dernier est désormais délégué général du festival.
Cette année, c’est « Sankara », film sur la légende de Thomas Sankara produit par la société de production Brut X, qui a remporté haut la main la première édition du festival. Mais d’autres personnages ont « donné du sens » à une ligne éditoriale qui aurait pu se rapprocher un peu trop près de celle du Festival International du film documentaire d’Amazonie Caraïbes (du 11 au 15 octobre 2022 à Saint-Laurent du Maroni).
Les communes de l’intérieur à l’affiche
Preuve en est, pour l’ouverture du festival, Camopi One, réalisé par Massala Production, a suscité un engouement considérable. L’histoire du Jamaïcain Marcus Garvey, considéré comme le premier animateur du mouvement rastafari, a tout autant stimulé les débats.
Trois soirées au cours desquelles plusieurs universitaires guyanais de renom, des réalisateurs, des artistes ou encore les sections cinéma des lycées Balata et Lama-Prévot ont échangé avec le public. Plusieurs projections étaient aussi proposées à la maison des cultures et de la mémoire pour les plus jeunes. D’autres moments d’échanges autour du 7e art ont eu lieu au Centre Pénitentiaire, où deux films ont été montrés aux détenus.
« C’est au-delà de nos espérances pour une première édition. Ce festival correspond à un besoin. On va essayer de le renouveler l’année prochaine sur un format plus large, dans les communes de l’intérieur. » nous explique Jean-Pierre Aron.
Des communes de l’Est, dont Camopi et Saint-Georges, devraient ainsi prendre part au festival l’an prochain. « Nous sommes déjà en phase de constitution de la programmation » assure Jean-Pierre Aron. Le rendez-vous est donné au Mois des Mémoires 2023.