Dans un communiqué de presse, 6 associations ont condamné les agissements des collectivités, notamment après l’annonce de grève de la faim de Sandra Trochimara, maire de Cayenne.
En tout, ce sont six associations qui sont signataires d’un communiqué de presse en « soutien aux exilé·e·s de la rue Arago ». Il fait principalement référence au déplacement et à l’annonce de la maire de Cayenne, Sandra Trochimara, le 20 juillet dernier, et son annonce d’entamer une grève de la faim pour protester contre cette situation, tant que le Préfet n’agira pas.
Il était aussi question, le 8 juillet dernier, suite à la décision du Tribunal Administratif que les exilé·e·s de cette même rue quittent les lieux sous peine d’une amende de 100 euros par jour de retard.
Des problèmes qui relèvent des compétences de la Mairie de Cayenne
Les déplacements de la maire de Cayenne ne datent pas du mois de juillet. Déjà, le 9 juin dernier, elle avait annoncé l’organisation d’un « sit-in » pour protester contre les exilé·e·s de la rue Arago. Face à tous ces événements, les différentes associations de Cayenne dénoncent la décision du Tribunal Administratif qui, selon le communiqué de presse : « Vient ajouter de la précarité à la précarité pour toutes ces personnes en grandes difficultés et fait abstraction des responsabilités de l’État et des collectivités locales dans l’accueil et la mise à l’abri des personnes exilé·e·s. »
Aussi, ces associations signataires condamnent les démarches de Sandra Trochimara estimant qu’elle « cherche des boucs émissaires » pour des problèmes « d’insalubrité » et « d’ordre public ». Ainsi, toutes demandent à ce que les collectivités de la Guyane appliquent les lois de l’État et que ce dernier mettent en place des dispositifs tels que :
- · « l’hébergement d’urgence et l’accompagnement des tous les demandeurs d’asile actuellement à la rue ;
- · la réalisation d’un plan cadre organisant l’hébergement de tous les demandeurs d’asile sur le territoire durant leur procédure. »
Ne pas rester sans rien faire
Malgré ces événements, source de tensions, les bénévoles des associations continueront d’œuvrer pour accompagner au mieux les exilé·e·s. « On fait à hauteur de nos moyens. On est bénévoles, pas salariés, donc nous n’avons pas vocation à faire le travail des autorités », explique Matthias Geraud, Président de la La Cimade en Guyane. Leurs compétences relèvent de l’administratif : « Nous allons organiser des maraudes pour rencontrer les exilé·e·s et voir quels problèmes d’administration ils ont », complète-t-il.
Bien que l’ouverture d’une sous-préfecture à Saint-Georges signifie plus de services public et puisse désengorger les bureaux de Cayenne, Matthias Geraud rappelle « qu’il ne faut faut pas déplacer le problème non plus ». Installer des structures permettant, ne serait-ce, qu’une meilleure hygiène et sécurité aux personnes à la rue est une des demandes des associations humanitaires.
Pour l’heure, ces dernières (La Cimade, Médecins du Monde, Section de Cayenne de la Ligue de Droits de l’Homme, le Comède, Réseau Éducation Sans Frontières, Vent d’Ici ou d’Ailleurs) se tiennent à disposition pour rencontrer les collectivités si elles le souhaitent.