Le premier sommet hydrogène de Guyane organisé par la SARA s’est tenu ce jeudi 7 juillet, à la mairie de Rémire-Monrjoly, pour présenter le projet Hyguane.
Organisé par la SARA, le premier sommet hydrogène de Guyane réunit les différents acteurs du domaine de l’autonomie énergétique et du développement durable : MTA, Air Liquide, ESA et Cnes. Dans cette conférence, il est question d’initier des réflexions sur la création d’une filière hydrogène guyanaise pour la mobilité.
Le projet HYGUANE (HYdrogène GUyanais A Neutralité Environnementale) a pour but d’établir une usine pilote au sein du Centre Spatial Guyanais (CSG) capable de produire 130 tonnes par an d’hydrogène vert, c’est-à-dire avec zéro émission de CO2, contrairement à l’hydrogène gris, déjà beaucoup utilisé. Objectif : réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre lors des lancements.
Comment fabriquer de l’hydrogène en Guyane ?
Il y a deux manières de fabriquer cette énergie :
- · Le vaporeformage ou reformage à la vapeur est l’une des méthodes les plus utilisées à ce jour. Cette méthode consiste à séparer les atomes qui constituent le méthane (CH4 ). Sous l’action de la vapeur d’eau on obtient de l’hydrogène d’une part et du dioxyde de carbone d’autre part. En Guyane, il n’y a pas de gaz naturel, on le substitue par du méthanol importé de Trinité-et-Tobago et l’hydrogène est produit dans une usine Air Liquide à Kourou.
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- · La deuxième méthode de production la plus utilisée est l’électrolyse de l’eau. Çela sera le cas pour le projet Hyguane. L’électrolyse consiste à casser à l’aide d’un courant électrique les molécules d’eau (H2O) et ainsi obtenir de l’hydrogène et du dioxygène.Cette méthode n’émet pas de dioxyde de carbone et permet de produire de l’hydrogène dit « renouvelable ». Cette technique consomme beaucoup d’énergie qui proviendra de champs photovoltaïques.
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L’hydrogène renouvelable aussi pour les citoyens ?
Oui. L’objectif du CSG est de développer l’usage d’hydrogène renouvelable sur l’ensemble du territoire. Pour les lanceurs, la molécule est sous forme liquide. Pour la station de la SARA qui permettra de distribuer de l’hydrogène pour des besoins de mobilité, la molécule sera approvisionnée par Air Liquide sous forme gazeuse. . Lobjectif est de produire 130 tonnes d’hydrogène par an. Ce qui représente 20 % du besoin pour Ariane 6. D’ici 10 ans, le CSG espère produire jusqu’à 260 tonnes et permettre à ses lanceurs d’être totalement « verts ».
Ce projet Hyguane est un investissement s’élevant à environ 30 millions d’euros et qui entraînera la création d’emplois.
L’hydrogène propre, est-il dangereux ?
« L’hydrogène est utilisé de manière courante et depuis des décennies dans de nombreuses applications avec un taux d’incident inférieur aux énergies “traditionnelles”», explique Patrick Leduc, Directeur Général de Air Liquide Guyane. Ce vecteur d’énergie est non toxique, non corrosif, non polluant et sans effet toxicologique connu, il est non cancérigène. Concernant son utilisation, comme tous les gaz, l’hydrogène doit être encadré et manipulé avec précaution.
Le Groupe Air Liquide a développé une expertise de plus de 50 ans dans la production et la manipulation de ce gaz.