Hier, lundi 27 juin, le Chog annonçait l’ouverture régulée des urgences de nuit. Ce midi, les directions de l’hôpital et de l’ARS s’expliquaient.
« Fermeture des urgences de 19 heures à 7 heures du matin. » Voici ce qu’annonçait le communiqué de presse du Chog (Centre hospitalier de l’Ouest guyanais) hier soir, faute d’effectif suffisant. En effet, à la base prévu pour 28 infirmiers, seuls 12 sont en poste aujourd’hui, ce qui rend difficile la prise en charge des cas les plus graves. Par exemple, lorsque les six blessés par balle sont arrivés la veille. Les deux infirmiers présents aux urgences ont été mobilisés pour ces cas précis et ont dû faire appel à d’autres médecins en dehors de ce service.
Filtrer les patients à l’entrée
C’est donc pour ces raisons logistiques que le service des urgences de nuit est régulé de 19 heures à 7 heures du matin, à partir du 29 juin, et ce, « jusqu’au 31 août, à minima », selon le Directeur du Chog, Didier Guidoni. Seuls les patients arrivant par un accompagnement des gendarmes, du Smur ou des pompiers seront admis. Ceux dont l’état nécessite une « simple » consultation de médecine générale ne seront pas admis, exceptés les enfants de moins de 10 ans et les femmes enceintes. À ce jour, trois infirmiers assurent en journée et deux la nuit.
Concrètement, comment cela va se passer ? Si un patient arrive de lui-même aux urgences du Chog, un agent le prendra en charge et pourra appeler un médecin afin que ce dernier puisse estimer la gravité de son mal et décider s’il le prend en charge ou le renvoyer vers un généraliste. Clara de Bort, Directrice de l’ARS Guyane explique qu’appeler le 15, en cas d’inquiétude sur sa santé, est la meilleure solution. Par la suite, le 15 peut appuyer ou non le déplacement aux urgences.
Un problème de recrutement ou l’usure des soignants
C’est bien connu, la Guyane a du mal à attirer des professionnels, tout domaine confondu, notamment en santé. Malgré les efforts de recrutement, le Chog n’a toujours aucune candidature pour le mois d’août et a 12 promesses d’embauche pour septembre, assure Didier Guidoni. En effet, débaucher des infirmiers d’Hexagone n’est pas une mince affaire et attirer des étudiants originaires d’outre-mer, par exemple, partis hors de la région réaliser leurs études est une problématique en plus. Actuellement, à l’Ifsi (Institut de formation en soins infirmiers) de Saint-Laurent il n’y a que 15 places pour 80 candidatures Parcoursup. Malgré cela, Didier Guidoni reconnaît que l’ouest manque de visibilité et que le personnel soignant privilégie le littoral.
Pour pallier ce problème d’effectif, la question de collaborer avec des médecins généralistes, des libéraux se pose. Mais ils ne sont que 11 sur Saint-Laurent et Mana, trop peu pour couvrir un service au Chog. Clara de Bort développe : « Ils sont déjà beaucoup trop surchargés pour effectuer des services de nuit ». Réintégrer les employés suspendus ? Aucun ne l’est. Il y a seulement ce souci de roulement entre juillet et août. Didier Guidoni rappelle que l’an dernier, 20 infirmiers sur 28 ont assuré la saison. À noter que si le Chog recrute suffisamment pour maintenir le rythme cet été, cette mesure pourrait éventuellement être levée.
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