Le carnaval guyanais projette d’entrer au patrimoine culturel et immatériel de l’Unesco d’ici 2023. En cours de dépôt de candidature, les initiateurs du projet cherchent le soutien des Guyanais.
Dernier virage avant de déposer la candidature auprès de l’Unesco et faire entrer le carnaval guyanais au patrimoine culturel et immatériel de l’Unesco. À l’issue d’une conférence de presse dont le but était également de préparer les assises du carnaval en septembre prochain, il était question d’un état des lieux de cette candidature.
À ce jour, il faut des preuves que le carnaval est un réel pan de la culture guyanaise. Ainsi, la population a son rôle à jouer en fournissant photos, projets réalisés à l’école, en association, en famille, etc. Tout est bon à prendre pour prouver que la carnaval a sa place au même titre que le carnaval de Bâle (Suisse), de Negros y Blancos (Colombie) ou encore de Binche (Belgique).
Bien plus qu’un déguisement
Le carnaval guyanais est considéré comme l’un des plus longs du monde. Derrière, il y a toute une culture, des traditions, des histoires… C’est une période de l’année à laquelle la population se retrouve quelles que soient la classe sociale ou les origines.
Au travers des assises du carnaval de 2021, il a été démontré qu’il y avait un intérêt social derrière les festivités. C’est ce qu’explique Deelan Minfir, doctorant en sociologie et bénévole au dépôt de candidature : « C’est un événement vecteur de tourisme, de santé et de bien-être. C’est là où on créé du lien avec la famille, avec des gens dans la rue ». En effet, les interactions spécifiques lors de ces moments permettent la transmission de ce qui est considéré comme un art.
Le carnaval est aussi vecteur d’intégration. Elsa Bannis, doctorante en culture et langue régionale, développe : « Il ne faut pas oublier que la Guyane est constituée de beaucoup de vagues migratoires et qu’elle a toujours su, dans son fonctionnement, récupérer l’ensemble de ces populations et en faire une image unique. Ce carnaval-là est, je pense, un emblème d’unification. »
Depuis 2014…
Si le corps politique soutient la démarche, les priorités sont sur d’autres fronts. Il y a un sentiment de manque de soutien. Mais Deelan Minfir et Elsa Bannis rappellent : « C’est quand même dans la politique de la ville de s’intéresser au matériel et à l’immatériel. Dès lors que la population se mobilise pour faire valoir une culture, un patrimoine, il y a une inspiration politique derrière et ça serait bien que les politiques, tout en haut, s’en saisissent. »
Pour le dépôt de candidature, ils espèrent pouvoir conclure en fin d’année 2022. Optimisme et motivation sont au rendez-vous pour ces bénévoles qui travaillent sur ce dossier depuis 2014.