Après avoir recueilli près de 1200 voix de plus que Lénaïck Adam au terme du dernier tour des élections législatives dans la seconde circonscription, Davy Rimane est devenu ce soir député de Guyane. Réactions et images.
Vent de changement dans l’Ouest. Davy Rimane, militant syndical et homme fort des Accords de Guyane en 2017, a convaincu 54,12 % des 15 678 personnes qui ont déposé un bulletin dans une urne ce samedi 18 juin dans la deuxième circonscription. Candidat déchu aux précédentes élections législatives, son accession au Palais Bourbon reflète une volonté d’un volte-face notable au sein de la représentation politique du territoire. Confronté une nouvelle fois à Lénaïck Adam, candidat soutenu par la majorité présidentielle Ensemble, le candidat de La France Insoumise dans cette circonscription de 14 communes a su faire front à une abstention qui a encore régné en maitre (66,42 % des inscrits n’ont pas voté) avec de nouveaux soutiens politiques et plusieurs déplacements sur le fleuve cette semaine.
Cette dernière partie de campagne, aussi succincte (quatre journées, du lundi 13 au jeudi 16 juin) qu’importante, lui a permis de rallier à sa cause une partie non négligeable des électeurs du Haut-Maroni qui ont plébiscité les candidatures de Jean-Philippe Dolor ou encore Lénaïck Adam au premier tour. On notera aussi un « score » probant à Awala-Yalimapo (74,18% des suffrages exprimés), la commune du 1er vice-président de la CTG Jean-Paul Fereira, où les électeurs ont largement voté pour Christophe Yanuwana Pierre samedi dernier. « La Guyane a montré qu’elle savait s’unir auprès de militants, parce que ce sont de grands militants qui ont été élus. Ce qui me remplit de bonheur c’est que les communes de l’intérieur ont vu Davy et ont su que c’était un homme du peuple. » salue Micheline Antoinette, syndicaliste UTG et directrice de campagne de Davy Rimane.
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« Ce n’est pas seulement la victoire de Davy Rimane. C’est une victoire du peuple, c’est une victoire populaire. C’est la victoire d’un peuple qui a envie de changement, parce qu’on a un pays à construire et on ne pourra le faire que si on est lié ensemble. C’est le message que je porte depuis des années qui aujourd’hui se concrétise. »
Davy Rimane, ce samedi 18 juin
Visiblement ému, Davy Rimane s’est remémoré au cours de la soirée le soutien de son grand-père défunt, en 2017, lorsqu’il se présentait pour la première fois aux législatives face au jeune Lénaïck Adam, alors soutenu par LREM. Signataire des Accords de Guyane en 2017, il avait été défait à deux reprises – les élections ayant été annulées par le Conseil Constitutionnel en 2018 – en juin 2017 et mars 2018, par le saint-laurentais. Ce samedi soir, sur le parvis de son QG de campagne kouroucien sur l’avenue Hecotr Helioz, les soutiens venus en nombre ont célébré de longues heures, tambours battants et larmes aux yeux pour certains. Maurice, un ami de longue date de Davy Rimane, a déplacé son vol du jour pour voter « en personne » ce samedi 18 juin. « Des profils comme celui-là à l’Assemblée Nationale pour représenter la Guyane, on en n’a pas eu depuis Elie Castor. » sourit-il.
Un député militant
Sans faire part d’une revanche réussie, Davy Rimane a préféré saluer celui qui siègera également au Palais Bourbon pour représenter la Guyane, cette fois dans la première circonscription : le militant du MDES Jean-Victor Castor, qui a recueilli 56,53% des suffrages exprimés (les résultats sont encore provisoires).
Cette victoire est aussi celle de ses soutiens affichés au cours de cette dernière semaine. Après Christophe Yanuwana Pierre, Manuel Jean-Baptiste, candidat de la majorité municipale à Saint-Laurent (3e place au premier tour) et Wender Karam (candidat du Parti Socialiste Guyanais au premier tour) ont donné leur caution à celui qui qualifiait lui-même sa candidature comme « militante ».
Aux côtés de sa suppléante Aude Auprat, qui a battu campagne et a amené des résultats probants à Macouria, commune où elle siège au Conseil Municipal, le nouveau député de la seconde circonscription a également fait ce soir la fierté de Philippe Bouba, porte-parole de la Guyane Insoumise et 5e vice-président de la collectivité territoriale. « C’était notre candidat dès le premier tour. On est venu à plusieurs ici pour apporter de la force. » rappelle le vice-président de la CTG, qui applaudit également « un camarade et syndicaliste » qu’il connait depuis son arrivée en Guyane il y a 7 ans.
« Concernant notre prise de position pour le second tour dans la première circonscription, c’était partagé. Il n’y avait pas d’unanimité à la différence du soutien de la candidature de Davy Rimane. Que ce soit Davy ou Jean-Victor, les camarades syndicalistes formeront un duo de choc, de tonnerre au palais bourbon » souligne Philippe Bouba.