MO NEWS TV – Candidate au second tour, Yvane Goua, soutenue par La France Insoumise (LFI), a recueilli 20,8 % des suffrages au premier tour des élections législatives dans la première circonscription de Guyane. Dans un entretien accordé à Mo News, la militante de Tròp Violans reste droite dans ses bottes et assure qu’elle se battra pour défendre les dossiers du territoire guyanais. Entretien.
VIDEO
Où siégerez-vous si vous êtes élue ?
Alors la question du groupe parlementaire est très importante pour moi, très importante pour la Guyane, d’ailleurs. Il s’agit d’être dans un groupe où je vais pouvoir parler des problèmes de la Guyane, où je vais pouvoir défendre les dossiers qui concernent notre territoire et où il faut que je puisse travailler à lever les freins et trouver des solutions pour notre territoire.
Donc c’est très important. C’est une question que je réfléchis et que je suis en train de mûrir. Je n’ai pas encore pris de décision mais j’y travaille. C’est-à-dire que je sais que ça ne sera pas dans un groupe affilié, associé à Macron, qu’il ait la majorité ou pas. Je n’irai pas travailler avec quelqu’un qui nous a méprisés pendant ces cinq dernières années.
Et le soutien de LFI (La France Insoumise) dans tout ça ?
Je sais que je n’irai pas au niveau des extrêmes non plus. Et justement, dans cette réflexion, parce que effectivement, j’ai noté que Mélenchon et LFI s’intéressaient à la Guyane, connaissaient nos difficultés. Donc, très rapidement, je suis entrée en contact, même en étant militante avec eux, quand ils s’intéressaient à nos problématiques. Donc aujourd’hui, LFI, malgré le fait que je ne souhaite pas de soutien politique, de partis politique, soutient la candidature d’Yvane Goua pour ce second tour.
Donc il y a un travail qui a été amorcé avec eux, mais je n’ai pas encore de garanties. Les garanties qui vont permettre de choisir définitivement ce groupe.
Vous pourriez travailler en bonne entente avec un 2e député guyanais qui serait dans la majorité présidentielle ?
C’est une obligation. J’aimerais vous dire que nous sommes déjà très peu de parlementaires pour le territoire. Les députés, nous sommes deux, donc on a cette obligation de travailler ensemble. Ce n’est pas parce qu’aujourd’hui, effectivement, le comportement de Macron, les idées de Macron pour la Guyane ne me conviennent pas, que je n’aurais pas interêt, parce que c’est la configuration dans la deuxième circonscription. Donc l’élu de la deuxième circonscription gagne cette élection et qu’on a des dossiers à faire avancer, au contraire, lui, par contre, aura plus d’enjeu, plus d’obligation. Si on est dans une majorité, j’espère bien que c’est pour faire avancer les dossiers du pays et pour avoir gain de cause.
C’est possible de militer à l’Assemblée nationale ?
Je ne sais pas si c’est possible. Je ne sais pas si certains se sont donnés, en tout cas, l’opportunité de le faire, mais en tout cas, c’est ce que fera Yvane Goua. Je suis une militante dans l’âme, je suis une militante de terrain. Le quotidien, c’est de militer en Guyane. On milite pour tout, pour l’éducation, on milite pour le logement, on milite pour la santé. Donc bien sûr qu’il faudra, effectivement, militer à l’Assemblée nationale.
Mais militer aussi comme on le fait aujourd’hui. Il y a différentes étapes dans le militantisme. D’abord, une étape d’information pour déjà s’assurer qu’on a le même niveau d’information. Ensuite une phase de négociation. On va dire, s’asseoir autour de la table pour trouver des solutions. À ce moment là, on va mettre une étape qui est de tenter de fédérer autour de nous, d’amener d’autres, plus de 500 députés à l’Assemblée nationale, ça en fait du monde qu’on peut convaincre d’être à nos côtés pour défendre les dossiers de la Guyane. Et la dernière étape, trouver des solutions actées, prendre des décisions fermes. Et effectivement, je ne suis pas une politique qui va se contenter de miettes ou sinon d’accord, qui ne sont pas factuels, qui ne vont pas vraiment au bout de la résolution de la problématique.
Vous redoutez la convocation du 5 juillet ?
Pas du tout. Aujourd’hui c’est cet acharnement judiciaire qui m’amène à me présenter aux élections. Pourquoi ? Parce que Macron a demandé une légitimité pour, pas que pour moi, pour tous les militants, les gilets jaune c’était pareil. Donc, une fois que j’aurais cette légitimité, je trouverais ça vraiment mauvais joueur de la part de Macron et toute son équipe, puisque nous sommes très clairement pas dupes du jeu qui se joue se joue entre la justice et les attaques qu’on peut avoir au niveau gouvernemental. Donc derrière et pour ma part, après si on est, surtout après les élections que vient de passer Macron, où, excusez-moi, il est encore le président du non-choix. Donc, s’il veut de la crédibilité, je serai élue.
Ensuite, les convocations du 5 juillet, pour organisation de manifestations où il y a plusieurs entités et où, comme par hasard, c’est seulement Tròp Violans qui a été convoqué, je trouve cela un peu… ça ne tient pas la route. Donc je fais confiance à mes avocats et je fais confiance aussi, on va dire, au fait qu’un fois élue, le temps change, la donne change.
Également sur MO NEWS TV : VIDÉO – Lénaïck Adam (2e circonscription) : « la Guyane avant tout, nous n’avons pas chômé »