MO NEWS TV – Dans un entretien accordé ce lundi soir à Mo News, le candidat soutenu par La France Insoumise revient sur les combats qui l’ont mené, une deuxième fois, à se présenter aux élections législatives dans la seconde circonscription. Entretien.
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Quelle analyse faites-vous des résultats du scrutin au premier tour ?
Un scrutin qui a démontré que les personnes qui sont dans leurs lieux de vie sont très représentatives. Lénaïck Adam a fait un bon score sur Saint-Laurent, moi j’ai fait un bon score sur Kourou. D’autres candidats ont fait de beaux scores dans différentes communes également. Les voix ont été partagées dans ces communes-là. Maintenant ce sera à moi de convaincre et d’aller chercher les voix manquantes pour gagner cette élections-là.
C’est un match retour de mars 2018 et de juin 2017 ? Qu’est-ce qui a changé en 5 ans ?
On l’a bien du travers au premier tour avec les autres candidats qui ont fait de beaux scores. La physionomie n’est pas forcément la même qu’il y a 5 ans ou 4 ans. Jean-Philippe Dolor a fait de très beaux scores sur Maripasoula et Papaïchton par exemple. Beaucoup de choses sont possibles aujourd’hui. C’est à moi de bien faire le travail pour aller grapiller les voix qui nous manquent.
Comment ramener les électeurs aux urnes pour le second tour ?
C’est compliqué parce qu’on voit bien que ça s’inscrit dans le temps depuis pas mal de scrutins. L’abstention persiste. C’est nous – les personnes qui s’engagent en politiques – qui devons nous poser les bonnes questions. C’est sûr qu’on part avec un handicap que les autres n’avaient pas avant nous. On doit faire notre bout de chemin au travers de ces difficultés. Il faut démontrer par nos actions, plus que par nos mots, que nous voulons servir la population. C’est pour ça que je me suis engagé.
Comme en 2018, vous êtes soutenus par LFI, mais pas investi par le parti. Pour quelles raisons ?
C’est toujours la même chose depuis 2018. J’ai toujours eu le soutien de la LFI mais je n’ai jamais eu le soutien du parti politique. Je ne suis pas encarté à LFI, donc il faut être cohérent. Depuis 2018, on a tissé ces liens-là. On continue dans la même mouvance.
Vous faites parties des personnes qui ont signé les Accords de Guyane en 2017. Un argument de poids pour cette campagne ?
Non. En fait on a toujours parlé des Accords de Guyane au travers des différentes dispositions que l’on compte prendre dès notre élection. Il faut bien comprendre une chose. Tant que les Accords de Guyane n’auront pas été appliqués de façon pleine et entière, pour nous ça restera un sujet primordial. Il reste encore des choses à mettre en œuvre. On a parlé de l’évolution statutaire, mais le plan additionnel est également très important puisqu’il contient des choses structurantes pour le territoire. Ca avait été validé par les élus en 2017. Il est très important que cela se mette en œuvre dans les plus brefs délais et que l’Etat respecte ses engagements signés.
Qu’est-ce qui n’a pas été fait, au niveau du travail législatif, dans les quatre dernières années par rapport aux Accords de Guyane ?
Je rappelle que pendant la signature des accords on n’avait pas trouvé d’issue favorable pour le foncier. Ce sont des discussions que nous devrons reprendre avec l’Etat pour qu’on puisse vraiment disposer du foncier sur tout le territoire. Après il ne faut pas un véhicule législatif proprement dit pour l’application des Accords de Guyane, qui ont été inscrits au journal officiel en 2017. Maintenant, c’est en exécution. Le gouvernement, quel qu’il soit, doit exécuter ces accords-là, les mettre en œuvre et les appliquer. C’est dans ce sens que je m’inscrirai et que je ferai preuve d’action pour que ces accords soient appliqués sur le territoire.
Qu’est-ce qui vous différencie dans votre programme du député sortant Lénaïck Adam ?
Vous venez de le dire. Je suis en opposition à la politique portée par Emmanuel Macron qui est la destruction des acquis sociaux, la répression à tout va et la fracturation de la population. On l’a bien vu avec la gestion de la crise sanitaire sur les territoires ultra marins et plus précisément en Guyane. On voit comment les Guyanais et le personnel soignant ont été traités aussi. Les soignants ont été des héros à un moment donné et aujourd’hui on les traite en paria. Toutes ces choses qui vont à l’encontre des valeurs humaines, je ne peux y adhérer. Lénaïck Adam est avec la majorité du président de la République Emmanuel Macron. Je suis à l’opposé de ça. Je suis profondément sur l’humain. A partir de là, on voit bien qu’on n’est pas sur la même posture politique. J’arrive avec une position de rupture par rapport à cette politique-là et c’est pour ça que je siègerai, si tout se passe bien, avec la Nouvelle Union Populaire Économique et Sociale (NUPES) au parlement. Voilà ce en quoi je crois et ce en quoi je m’inscris.
Comment comptez-vous procéder pour inverser la tendance à Saint-Laurent ?
C’est à moi de convaincre la population par rapport à ce qu’on souhaite faire, où est-ce qu’on veut aller et pourquoi on veut le faire. Quelle sera leur implication par rapport à ce que nous souhaitons faire pour le territoire ? Leur rôle en tant que citoyens sera primordiale. Nous, c’est convaincre, expliquer, répondre aux questions, aller à la rencontre de la population et parler à bâtons rompus. Se dire des choses, se dire des vérités. Moi je suis preneur de cela. C’est là-dessus qu’on œuvrer tous ces prochains jours jusqu’à la clôture de la campagne.
Vous acceptez qu’on qualifie votre candidature de « militante » ?
Oui, je n’ai pas peur de dire que je serai un député militant. Je suis un militant. J’ai été responsable syndical, militant dans le monde associatif et sportif. Je n’ai aucun souci avec ça, ça fait partie de ma vie. J’appliquerai ce militantisme dans la sphère politique, en tant qu’élu, pour me battre avec la population et pour que la Guyane puisse sortir de ce marasme.