Alors que des études ont été réalisées ou sont encore en cours, les chiffres concernant les violences sexuelles en Guyane sont impressionnants. D’ici la fin de l’année, une feuille de route et des projets doivent voir le jour.
Formation à la connaissance, au repérage et à la prise en charge des violences sexuelles pour les professionnels, la traduction et adaptation du violentomètre en Guyane, une BD pour parler des violences sexuelles aux adolescents… Tels sont les projets en court selon la Lettre Pro de l’ARS, suite aux constats de banalisation des violences sexuelles après les résultats de l’étude d’Oyapock en mars dernier.
Des chiffres éloquents
400 dossiers traités par l’UMJ (Unité médico-judiciaire) entre 2019 et 2020 démontrent qu’une victime sur deux avait moins de 13 ans. La tranche d’âge chez les garçons se situant entre 5 et 10 ans. Et pour les filles : 10 à 15 ans. L’agresseur est un homme dans 99,2 % des cas et connu de la victime à 86,7 %. L’agresseur est très souvent un ami ou une connaissance de la famille (24, 29 %), conjoint ou ex-conjoint (9 %), ou encore le père (8 %).
Ces résultats proviennent d’une étude réalisée par le docteur Victoire Menseau. Elle les a présentés le mois dernier, lors de la Journée des soignants.
Des violences quotidiennes
Si lors des confinements de l’année 2020, les violences ont augmenté, elles ont toujours été récurrentes. Par exemple, en 2013-2014, 1 femme sur 10 racontait était victime de violence physique et / ou sexuelle au sein du foyer. Entre juin 2019 et décembre 2020, sur 577 jours, 466 examens médico-légaux ont été requis par un officier de police ou de gendarmerie. Ce qui en fait six par semaine.
Un cas sur deux représente un risque d’homicide. Il y a neuf signes en tout. Ces derniers ont été mis en place pour permettre aux autorités d’être alertés sur la gravité et le risque encourus par la victime. Dès que le score atteint 4, le procureur est informé. En 2019, 205 signalements ont été recensés.
Voici les 9 signes :
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Une séparation initiée par la victime non consentie par l’auteur ;
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Des menaces de mort ou de suicide formulées par l’auteur ;
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La détention d’une arme à feu par l’auteur ou des violences et/ou des menaces avec arme ;
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Un profil particulier de l’auteur : consommation abusive d’alcool ou de drogue, jalousie pathologique, antécédents psychiatriques avérés ;
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Une intensification des violences dans les 6 mois précédents les faits en fréquence et/ou en intensité ;
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Une victime en état de « vulnérabilité » (femme enceinte, mineur(e) ou handicapé(e) ;
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Des violences avec strangulation et/ou suffocation ;
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Des faits de séquestration ;
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Des violences sexuelles associées aux violences physiques.