Après l’homicide de jeudi matin et la blessure par balle d’un homme ce vendredi soir au quartier de Soula, la mairie convie les services de l’Etat à prendre part à une réunion du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD).
« C’était un ami, je ne comprends vraiment pas ce qui s’est passé. » soupire un jeune, au marché de Soula ce samedi matin. Dans le quartier, les interrogations se mêlent à un sentiment d’incompréhension après l’homicide de jeudi matin sur l’avenue Pripri et ce qui s’apparente à une tentative de vol à main armée hier, vendredi, peu avant 21 h et à quelques mètres de cette première scène de crime.
Il y a 48 h de cela, un jeune de 19 ans qui comptait parmi les effectifs de la brigade du centre social et de prévention a été emporté à la fleur de l’âge, abattu d’une balle dans la tête au beau milieu de la matinée. L’auteur présumé, connu des services de la gendarmerie, s’est rendu de son propre chef au commissariat de Cayenne et a été placé en garde à vue en fin d’après-midi ce jeudi 2 juin.
A Soula, une cellule psychologique a été ouverte au centre social et de prévention de l’avenue Pripri dans la journée. La psychologue du centre de gestion communal a ainsi pu offrir un espace de parole à l’ensemble des personnes qui ont assisté à la scène, choquante. Le défunt œuvrait à la prévention de la délinquance. Il faisait partie d’une brigade « amenée à sillonner les quartiers, à rencontre les gens pour mettre en place cette quiétude et cette solidarité afin que la société puisse vivre normalement », nous rappelle Gilles Adelson, maire de Macouria.
« C’est allé trop loin »
Au lendemain, ce vendredi 3 juin, un autre fait-divers est venu raviver un peu plus la problématique prégnante de la circulation des armes à feu sur le territoire. Un jeune homme d’une vingtaine d’années a été atteint à la cuisse gauche d’une balle d’arme à feu, sur les coups de 21 h, au niveau d’un restaurant localisé à quelques mètres de la scène de crime de la veille. Pas de pronostic vital engagé. L’homme a été emmené au CHC après avoir été médicalisé par le SMUR. « La personne [victime du tir] n’a pas encore pu être auditionnée. L’enquête est en cours. Ça partirait d’une tentative de vol à son encontre. À ce stade-là, on n’a pas forcément de certitudes par rapport à ça. » nous indique-t-on à la compagnie de gendarmerie de Kourou.
A Soula, une résidence en face de l’endroit où un jeune de 19 ans a perdu la vie.
Dans un laps de temps succinct, deux faits-divers viennent ainsi agiter la sérénité du quartier de Soula. « D’habitude, ce sont juste des vols à l’arrachée. Mais là, c’est allé trop loin. Je pense que c’était un accident. » témoigne Alix, un jeune de Soula, en contrebas de la résidence dans laquelle il loge « depuis tout jeune ».
« Il est clair que par rapport à ce qui s’est passé en 48 heures on adresse notre soutien à toutes les familles impactées par cette problématique. Le décès de ce jeune homme a affecté toutes les personnes de la collectivité. » poursuit l’édile de Macouria, qui s’est rendu une nouvelle fois sur place ce matin pour discuter avec la population, au marché de Soula.
Manque de gendarmes ?
Au cours du mois de juin, une réunion du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD) sera programmée pour dresser des constats et trouver des solutions. « Pas simplement s’asseoir et discuter, mais trouver des solutions afin qu’on puisse agir sur le terrain. Il n’est pas normal que tout un chacun ne puisse pas se promener sur cette belle avenue Pripri dans la quiétude. » assène Gilles Adelson. Les services de l’État seront également partie prenante de cette réunion. En tout état de cause, le manque de présence des gendarmes dans ce quartier de Macouria a été en partie souligné ce matin.
Au centre social et de prévention (CSP) de Macouria, une cellule psychologique a été mise en place après l’homicide d’un jeune brigadier âgé de 19 ans.
« Soula est un quartier qui progresse en termes de projets avec la politique de la ville, l’animation, les projets au niveau de la sécurité… On a pu mettre le CLSPD en place notamment avec les policiers [municipaux] basés à Soula.» poursuit Monique Azer, 1ère adjointe au maire déléguée à la culture. « Ça ne remet pas en cause toute la politique sociale et de prévention sur le territoire », assure quant à lui Claude Lemki, 6e adjoint au maire délégué à l’éducation, pareillement sur place ce matin.
Le comité de pilotage du CLSPD prévu en juin avec les différents partenaires et les collectivités aura ainsi à charge de « faire en sorte que ce phénomène ne puisse pas tâcher la politique que l’on mène sur le territoire » conclut Claude Lemki.