Le corps du lycéen a été retrouvé hier, mercredi 1er juin, au cours de la seconde battue organisée depuis sa disparition le dimanche 22 mai au lotissement Couachy, à environ 5km du bourg de Mana. Ce que l’on sait à ce stade de l’enquête pour homicide volontaire confiée à la brigade de recherches de Saint-Laurent.
Ce mercredi 1er juin, après déploiement de plusieurs drones dans les airs, dont deux appareils des pompiers, un corps correspondant au signalement de Benaya Mangal a été aperçu dans un marais à proximité du domicile de sa famille, qui réside au lotissement Couachy, à 5 km du bourg de Mana. Après hélitreuillage du Dragon 973, l’identification du corps a été formalisée par le parquet : « le corps sans vie de Monsieur Benaya Mangal a été découvert en fin de journée », a annoncé le procureur de la République à 20 h 50.
En parallèle à ces faits, nous apprenions le placement en garde à vue, peu avant 19h, d’un mineur de 17 ans qui s’est rendu coupable de meurtre auprès des enquêteurs. C’est au domicile de ce même mineur que Benaya a été vu pour la dernière fois. Il s’était rendu dans cette maison, localisée à environ 500 m du domicile familial, pour « une séance de musculation » selon les premiers signalements.
« C’est un mineur de 17 ans pas spécialement connu de nos services. Ils [ les enquêteurs de la brigade de recherches de Saint-Laurent du Maroni ] doivent auditionner son environnement individuel. » nous explique le procureur de la république Yves Le Clair.
Présentation au juge d’instruction du jeune de 17 ans cet après-midi
Selon les premières constatations, Benaya Mangal a été tué par arme blanche, possiblement au moyen d’une machette. Le jeune de 17 ans interpellé mercredi soir sera présenté ce vendredi 3 juin dans l’après-midi à un juge d’instruction en vue de l’ouverture d’une information judiciaire pour « assassinat ». S’ensuivra une séance devant le juge des libertés et de la détention (JLD), qui statuera sur les réquisitions de mandat de dépôt (placement en détention) formulées par le parquet.
« On peut penser que ça a été prémédité donc on ouvre plus haut. L’information judiciaire pourra aussi être requalifiée en meurtre ou coups mortels. Vu qu’il l’a frappé avec une arme blanche, c’est a minima un meurtre, peut-être un assassinat. », précise Yves Le Clair ce vendredi. Des éléments nécessaires pour l’instruction, qui seront clarifiés en partie après l’autopsie du corps, programmée mardi prochain. En matière criminelle, deux médecins-légistes sont nécessaires.
Un conflit amoureux à l’origine du drame ?
Au cours de la semaine qui a précédé la macabre découverte, les réquisitions téléphoniques nécessaires pour localiser le téléphone de Benaya Mangal « n’ont rien donné », poursuit le parquet. Sans carte SIM, le téléphone pouvait seulement être localisé après réquisition auprès des fournisseurs d’accès à internet. Les proches de Benaya et les gendarmes en charge de l’enquête ont dès lors décidé de procéder à des recherches aériennes dans la zone où le lycéen a disparu, ce mercredi 1er juin.
Simultanément, des enquêteurs se sont rendus à l’endroit où Benaya a été aperçu pour la dernière fois. « C’était un gendarme de la brigade de recherches et un technicien en investigation criminelle qui devaient se rendre sur place pour faire des investigations, sur les lieux où le jeune Benaya aurait pu se trouver. » nous précise une source proche du dossier. Confronté aux deux gendarmes en train d’inspecter les alentours de son domicile, le mineur de 17 ans chez qui Benaya s’était rendu dimanche 22 mai au soir a déclaré être l’auteur du meurtre.
Quelques minutes plus tard, la famille de Benaya Mangal était autour de l’habitation de l’auteur – encore présumé – de l’homicide volontaire lorsque les gendarmes de la brigade de recherches de Saint-Laurent sont arrivés sur place afin de procéder à son placement en garde à vue.
Selon nos informations, le différend opposant Benaya Mangal et celui qui était au préalable présenté comme son « ami » aurait été fomenté sur fond de conflit amoureux. « Ça, c’est ce qui se dit pour l’instant, ça reste à vérifier. Ça fait partie des hypothèses probables, mais pas avérées », tempère Yves Le Clair.
Réactions
« Bouleversés par cet événement tragique, nous prenons part à votre douleur et vous adressons nos plus sincères condoléances. » a communiqué la mairie de Mana, s’adressant à la famille du défunt.
« Disparu dans la fleur de l’âge, Benaya Mangal avait certainement encore beaucoup à accomplir et à vivre. La justice doit désormais suivre sont cours et faire la lumière sur cette affaire dont la population, fortement mobilisée pour le retrouver sain et sauf, espérait un autre dénouement », a réagi le président de la CTG Gabriel Serville.