Légende image : Une partie du collectif mobilisé sur le barrage de la route Saint-Jean, ce jeudi 26 mai après signature du protocole d’accord. © : S.R.
Le mouvement social de blocage de la Route du fleuve entamé le mardi 24 mai a connu un dénouement sûrement plus rapide que prévu. Une réunion à la mairie d’Apatou impliquant une délégation de la CTG et les riverains mobilisés a permis la signature d’un protocole d’accord et la levée du barrage à l’intersection entre la route Saint-Jean et la piste du plateau des mines. Une opération de réfection de la route sera diligentée par EIFFAGE dès le 31 mai.
« Obligés de faire ça pour obtenir des travaux sur une route », souffle Andwelle. Comme lui, ils sont une petite quinzaine à avoir passé deux nuits d’affilée sur le barrage de la route Saint-Jean, qui bloquait depuis ce mardi 24 mai l’accès à la route d’Apatou depuis Saint-Laurent. Une paralysie routière longue de deux jours qui avait tout d’un ras-le-bol général des Apatouciens et Saint-Laurentais amenés à emprunter cet axe routier de 12 ans d’âge plusieurs fois par mois, par semaine, ou même quotidiennement.
Après la bronca du début de semaine, une délégation de la CTG s’est rendue sur place ce jeudi 26 mai, au réfectoire communal de la mairie d’Apatou, pour tenter de dénicher un « terrain d’entente » avec le dernier collectif mobilisé sur le barrage à la sortie de Saint-Laurent. Ce jeudi matin, le passage était partiellement bloqué, y compris à l’arrivée du bus transportant la délégation de la CTG. Le convoi est finalement passé sans encombres. Peut-être l’occasion pour les élus de mesurer le degré de dégradation de la route, financée à hauteur de 58 millions d’euros (90% par la région Guyane de l’époque) et inaugurée en 2010.
LIRE AUSSI : « Il y a des nids-de-poule à chaque mètre » : des riverains mécontents bloquent la route d’Apatou
« Le combat pour le classement va être un combat essentiel »
« Lorsque nous avons lancé ce projet, après avoir ouvert la route entre Regina et Saint-Georges, au départ l’Etat était intéressé. Et puis l’Etat s’est désengagé. » a retracé Antoine Karam, présent à la réunion du jour aux côtés de la délégation de la CTG et du maire d’Apatou Edwin Moïse. Aujourd’hui, la route n’est ni départementale ni nationale. « L’État a réussi l’exploit d’avoir construit seulement 450 km de routes sur un territoire grand comme l’Autriche » a poursuivi l’ancien président du Conseil général de Guyane, initiateur de la communément nommée « Route du Fleuve ». « Le combat pour le classement va être un combat essentiel » a-t-il conclu.
En face, le collectif mobilisé depuis mardi sur le barrage de la route Saint-Jean a réclamé des travaux en trois temps, avec pour objectif une réfection de la route dans son entièreté dans trois ans. « On ne peut pas dépenser l’argent qu’on n’a pas » a rétorqué Gabriel Serville. Zadkiel Saint-Orice, l’élu délégué aux infrastructures routières au sein de la collectivité, avait déjà reçu la semaine passée Olivier Maignan, également mobilisé cette semaine au sein d’un autre collectif, que nous interrogeons dans le live Facebook ci-dessous.
Levée du barrage
« La collectivité a dépensé 3,3 millions d’euros pour faire des pansements sur la route d’Apatou, de 2015 à 2017. Au moindre épisode de pluie, ça part. Pour information, le budget de fonctionnement de la CTG pour l’entretien des routes était de 2,8 à 2,9 millions d’euros avant qu’on arrive. », a expliqué le conseiller territorial, avant d’annoncer qu’il faudrait 8 millions d’euros par an « pour ne pas avoir de problèmes sur les routes départementales de Guyane ». Aujourd’hui, la CTG consacre 3,6 millions d’euros par an à l’entretien des routes avec une enveloppe supplémentaire de 400 000 euros, une réserve, a-t-il rajouté.
Après 4 heures d’échange, filmées par Mo News en live Facebook (ci-dessous), les parties prenantes sont finalement parvenues à dénicher un accord. Le collectif a par la même occasion annoncé la levée du barrage sur la route Saint-Jean.
Les détails sur le protocole d’accord
Sur bon de commande de la CTG, au titre du marché d’entretien du réseau des routes départementales, une opération de réfection sera diligentée dès le mardi 31 mai par la société EIFFAGE. Les travaux de réhabilitation de la route, entrepris pendant un temps par la régie de Saint-Laurent, démarreront, a contrario de ceux qui ont précédé, à partir d’Apatou. Ils seront effectués par une entreprise privée. Zadkiel Saint-Orice a précisé que ces derniers concerneront en priorité les tronçons de route les plus abîmés. Un comité de suivi intégrant les représentants du collectif, le maire d’Apatou et la CTG sera également mis en place.
Gabriel Serville soumettra au cours de la prochaine assemblée plénière une délibération permettant le classement de la route d’Apatou dans le domaine public de la Collectivité.
Premier Facebook Live :
🔵 En direct de la mairie d’Apatou avec la délégation de la CTG qui va faire des annonces suite aux différents barrages de riverains mécontents cette semaine
Posted by Mo News on Thursday, May 26, 2022
La fin de la réunion avec nos interviews :
La fin de la réunion en mairie d’Apatou 🚨
Posted by Mo News on Thursday, May 26, 2022